Naissance d’un concept, le retour (2021)

Je reprends le titre d’un article de Philosophie Magazine en classant mes archives : « Naissance d’une notion« .

Mon habitude. Je découpe, je photocopie, je scan (« to scan », un seul « n » en anglais…), je télécharge, j’indexe, j’indexe des bases de données elle-mêmes, j’en suis arrivée à prendre des photos de pages pour leur pertinence sur les réseaux sociaux tellement je prends des notes avec tous les moyens possibles ! Mais mon habitude principale c’est de rajouter des mots clés au feutre de couleur sur les formats papier ou dans les annotations numériques. Mots clés souvent sous forme de hashtags avec le « # » devant pour bien souligner l’importance de mon choix spontané. Ces mots clés me permettent ensuite non seulement de classer mais d’organiser ma pensée par grands chapitres, des sections, et des sous chapitres, des sous sections ou thématiques. Je fais cela depuis 1990… La notion de hashtag m’est apparue en 2009. Twitter en né est 2006.

A partir de là je réinitialise mon cerveau, qui est donc mon disque dur physiologique. Et pendant qu’il se rallume à l’éclairage des mots clés choisis, je me rappelle que l’ordinateur a été conçu à l’image du cerveau et des fonctions cognitives humaines, ce qui me conforte dans mon expérience des trop nombreuses corrélations entre le fonctionnement de l’ordinateur et la créativité. Allez, je vais encore faire confiance à mon intuition…

Sur l’idée de la « naissance d’une notion », c’est bien de la notion de transmédia dont il s’agit donc, depuis 2010 exactement. Je l’ai qualifiée de concept en discutant avec mes paires, mes collègues, mes alter-ego, et ensuite je l’ai requalifiée d’adjectif afin de palier au problème soulevé par France Telecom, via leur nom de fond de commerce : Orange, qui a déposé la marque « transmedia » à l’INPI. Oui, ils l’ont fait. Il parait qu’ils ont aussi déposé le mot « open » à l’INPI, donc il y a toujours pire !

Donc naissance de la notion de l’adjectif transmédia pour mon disque dur et, au prisme des Media Studies, c’est bien avant 2010 et j’ai du pour cela aller voir un ancien professeur de mon temps universitaire à New York en 1986 ! Professor Stuart EWEN m’a confortée dans ma démarche et à bien compris mon approche du concept transmédia. Je pouvais sans crainte reprendre mon combat pour non seulement libérer le terme des griffes des profiteurs spécialisés en marketing ou en égocentrisme, mais pour aussi fabriquer quelque chose de concret avec, une sorte d’artefact qui replacerait le terme transmédia dans son essence conceptuelle, c’est à dire en tant qu’idée, notion, et non en tant que format de production de contenu, d’une part, et non plus en tant que méthodologie narrative : « transmedia storytelling ». J’aurais donc à traiter de cette notion transmédiatique en tant qu’objet conceptuel à étudier et à utiliser comme outil de création d’une…. thèse ! L’artefact sera donc une thèse. En 2010 j’ai réalisé une expérimentation unique et magique dont on traitera dans le chapitre sur l’historique du concept transmédia (le « Transmedia Live Storm » fut une conférence internationale en ligne que j’ai co-produite et animée dans le cadre d’une résidence d’artiste à Paris, elle donna lieu à la création de la page transmédia sur wikipédia en français).

Si le vocable transmédia amène tant de polysémie et de polémique, que dire des hashtags « culture » et « qualité » notés sur l’article de Philosophie Magazine de 2013 ? Il faudra bien que je passe par là pour expliquer ce dont je parle et pourquoi dans le cadre de la thèse. QUALITE : c’est l’idée de label, et le retour de la qualité à tout prix au regard du bousillage des contenus, des produits, des services, par la société de consommation. Et CULTURE, une sorte de grande thématique qui sert à caractériser des actions collaboratives, dans mon approche du co-design et du co-design transmédia en particulier. La culture comme une fonction identitaire à la fois individuelle et communautaire.

Catherine Portevin écrit dans Philosophie Magazine : « Il est possible qu’un nouveau visage de la culture mondiale émerge de toutes ces sortes d’ego-surfing« , car c’est de cette notion là, ego-surfing, dont elle parle au sujet de la naissance d’une notion. Professeur Stuart EWEN adorerait ce terme lui qui m’a enseigné la notion de sub-culture, de media et de communication humaine (Human Communication). La réflexion autour de la notion d’ego-surfing a amené des auteurs et des chercheurs à produire des textes traitant des données numériques et de leur computation par les machines. On peut comprendre l’enjeu à la fois philosophique et mathématique du sujet. Il y est fait référence au livre de Jean-Paul DELAHAYE et Nicolas GAUVRIT, « Culturomics. Le numérique et la culture« . je suis donc ravie, grand sourire, du rapprochement de l’idée de l’égo et du numérique, cela sert ma cause. « … C’est la définition même de la culture qui peut s’en trouver transformée. » Car, en effet, avec et dans la computation numérique de l’égo humain, sous prétexte de notoriété, Catherine Portevin nous dit qu’à la reconnaissance on préfère maintenant la notoriété quantitative. Je prends donc « reconnaissance » en tant que critère de qualité. A méditer donc.

REF.

  • Philosophie Magazine, Catherine PORTEVIN, p.74, n°70, juin 2013
  • Culturomics. Le numérique et la culture (Odile Jacob ,2013) de Paul Delahaye (professeur à l’université de Lille, chercheur, LIFL) et Nicolas Gauvrit (maître de conférences à l’université d’Artois).
  • https://www.arts-et-metiers.net/musee/culturomics-le-numerique-et-la-culture
  • Prof. Stuart EWEN : https://en.wikipedia.org/wiki/Stuart_Ewen
  • Image domaine public, 16th century School of Hieronymus Bosch, Holland, 1474‚  The Conjurer, Oil on panel, Bequest of Oliver O. and Marianne Ostier, New York, to the America-Israel Cultural Foundation.

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