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Journée d’étude INSEAC 2022 : 2è partie

Voici mon texte pour la préparation de la Journée d’étude de l’Institut National Supérieur de l’Education Artistique et Culturelle – INSEAC –  qui se trouve à Guingamp, Bretagne, Côtes-d’Armor,  et au sein du laboratoire de recherche où j’effectue mon doctorat actuellement (DICEN IDF). La thématique à laquelle j’ai répondu est la suivante :

L’Education Artistique et Culturelle à travers ses Ressources

En partie 1 de cette série spéciale INSEAC, se trouve mon retour d’expérience avec illustrations et son album photos : INSEAC 2022, 1ère partie

J’ai pu discuter avec des chercheurs, des enseignants et des étudiants, confronter mes résultats de recherche sur le long terme avec des personnes averties mais qui ne connaissent pas forcément les travaux sur l’étendue du concept de transmédialité. A la demande d’une étudiante de master de l’INSEAC, je partage des informations complémentaires à la présentation orale de septembre : le texte ci-après est celui soumis au comité de lecture (comité scientifique), et la bibliographie est celle soumise mais complétée (ci-dessous).

On me pose la question de savoir si je crée des outils pour la narration transmédia ? Je crée une méthode travail mais pas exactement pour l’aspect diégétique de l’oeuvre transmédiatique, ou de la campagne de communication,  je m’intéresse à la coopération entre les créateurs de l’oeuvre ou de la campagne, et à la pratique professionnelle de la stratégie transmédia en général. J’ai créé un outil pour faciliter la co-création transmédiatique, d’une part, et je continue à étudier les actions des acteurs  « invisibles » qui favorisent cette création, la co-création, le co-design, la communication  transmédiatique. Je m’intéresse aux communautés de pratique, à la convergence humaine, à la transmédiation que je différencie de la transmédiatisation. Un de mes postulats suppose que nous ne pouvons pas créer d’expérience transmédiatique sans la coopération avec d’autres designers ou personnes avec des compétences complémentaires aux notres, l’hypothèse montre l’émergence d’un rôle fonctionnel que j’appelle « transmédiateur.e », mais aussi pour mieux vulgariser : « orchestrateur.e ». Je propose une typologie des transmédias pour pouvoir aboutir à ma démonstration qui stipule que le transmédiateur favorise la communication de toutes les organisations, pas seulement celles des industries du secteur culturel.

Pour l’INSEAC en septembre, j’ai réfléchis aux ressources en tant que « ressources humaines » en lieu et place de ressources documentaires ou techniques. Car lorsqu’il s’agit de coopération, il s’agit de relations humaines. Lorsqu’il s’agit de co-création, il s’agit de compétences humaines. S’il s’agit de ressources, ce sont bien des ressources humaines.

Texte d’introduction EAC et ses ressources :

Dans les métiers du cinéma les humains sont des ressources à part entière, faisant l’objet de contrats, de polices d’assurance, de listes technique et artistique. Le talent influe la négociation en tant que ressource inestimable au sens propre et figuré. Se déclinent alors des spécialités en tant que ressources humaines des industries culturelles et créatives qui intéressent une socio-économie en dehors des métiers de la culture. La profession de médiateur culturel a eu besoin s’institutionnaliser et celui de facilitateur est en train de le faire à travers les sciences de gestion. La continuité des travaux sur le concept transmédia, en SIC, se précise en 2019 par la proposition d’une discipline « Transmedia Studies » que nous associons aux enjeux des nouveaux métiers, pour lesquels nous envisageons les dispositifs en tant que systèmes et l’activité comme processus. La médiation que nous analysons s’inscrit dans ces pratiques artistiques et professionnelles avec une ethno-méthodologie justifiée par 30 années de pratique au sein des industries culturelles. Ainsi nous avons observé un rôle de l’invisible dans l’activité de production et de médiation, celui d’orchestrateur, infiltré, facilitateur et médiateur, dans une intermédiation au-delà d’un soutien technique, artistique, logistique et relationnel. Il ou elle est révélateur.e de ressources. Emerge une méta fonction qui vise à articuler une nécessaire cohérence des contenus et des formes de plus en plus hybrides. Ce trans-médiateur.e peut « mettre en média », véritable trans-médiatisation. Considérant comme ressources, d’une part les spécialités humaines mises en harmonie dans la réalisation de l’oeuvre, et des ressources diégétiques en tant que fragments à articuler dans une oeuvre multidimensionnelle, émerge une figure de transmédiateur.e en tant que rôle joker acteur invisible de la création. L’harmonisation va au-delà quand une transmédiation opère : mettre en résonance et cohérence des ressources non humaines, artistiques, techniques, providentielles ou préméditées. L’ensemble de ces ressources ne formerait-il pas la palette d’un métier de l’invisible pour l’EAC ? 

BIBLIOGRAPHIE : sélection complétée

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Une Education Artistique et Culturelle à ma joyeuse façon (INSEAC 1ère partie)

Prélude à une Éducation Artistique et Culturelle joyeuse

INSEAC 2022 by KH
INSEAC 2022 Parc du Chateau de la Roche Jagu, by KH

Ces passages du présent, qui est le futur depuis peu, et le passé, qui fait référence à des années de pratique, de vagabondages et expérimentations, au sein de ce qui est communément appelé les Industries Culturelles et Créatives – ICC –  font le lien avec les « allers-retours » (Howard BECKER) au sujet des méthodologies de recherche en sciences sociales, et que je mets volontiers au pluriel. Plus on avance dans le temps humain, plus on accumule ces allers-retours documentés qui façonnent notre vision du monde et étoffent notre carnet d’adresses. Mon fichier d’adresses, comme on l’appelait au 20e siècle, fut déposé à maintes reprises à la CNIL pour validation et archive qui était ensuite valorisé en tant qu’apport en industrie dans le capital d’une société de droit français, avec l’aval d’un commissaire aux comptes (en comptabilité donc). La valeur d’un « réseau » est un apport en capital, un « asset » en anglais, le réseau est monétisable, mais pas à la façon révolutionnairement numérique et mercantile de LinkedIn, juste à la façon traditionnelle des Relations Publiques, que j’aime beaucoup et qui forgent les communicants.

Les chercheurs et professeurs E.LALLEMENT, M.C.BORDEAUX, J.L. FABIANI, by KH
Les chercheurs et professeurs E.LALLEMENT, M.C.BORDEAUX, J.L. FABIANI, by KH

Article de blog, soit un « post » qui mate la confusion avec un article qui dans mon contexte se voudrait scientifique ? Je poste, du verbe français poster, qui fait penser à l’anglais « poster », objet que l’on présente dans les réseaux scientifiques. Aah les réseaux, scientifiques de surcroît ! Un réseau n’est pas forcément humain, or, ici on parle haut et fort d’humains. Quand j’entends le mot réseau c’est autant de câbles, que d’idées, que de relations !

INSEAC 2022, Parc du Chateau de la Roche Jagu, déjeuner des participants
INSEAC 2022 Parc du Chateau de la Roche Jagu, déjeuner des participants, by KH

Ces « assets« , des ressources qui augmentent la valeur.

Je traduis par acquis le terme anglais asset intraduisible en français, un apport, une valeur, les assets peuvent être tangibles et intangibles. De plus, et c’est ce que j’avais voulu présenter ce 8 septembre 2022 à l’Institut National Supérieur pour l’Education Artistique et Culturelle – cnam-inseac.fr/institut – des assets comme ressources humaines au lieu de non humaines. En partant de l’appel à contribution, j’ai fait un lien direct avec mon travail sur la figure du transmédiateur en me basant sur ma typologie des transmédias, qui, si elle bouscule certains, fait plaisir à beaucoup qui peuvent s’y retrouver et s’approprier librement le concept de transmédia. Testé. Vécu. Restitué.

C’est un festival, et je pèse le mot, que j’ai suivi à Guingamp. Festival, terme cher à Damien MALINAS, enseignant-chercheur, coordinateur de l’équipe de l’INSEAC, co-créateur et, sans le savoir, terriblement médiateur, acteur des professions de l’invisible que j’aime tant et que je cherche (mot à la hauteur) à mettre en exergue. L’équipe de l’INSEAC sont membres du laboratoire de recherche DICEN IdF (où je suis actuellement affiliée au Conservatoire des Arts et Métiers), et dont le « IdF » de « Ile de France » peut disparaître un instant puisque c’est la région Bretagne et un ensemble cohésif, en coopération, de partenaires, qui ont augmenté ces Rencontres d’une logique émancipatrice des arcanes parisiens et d’une singularité légitime. C’est sans compter la thématique de la joie, respectée, vécue. Le tout sous la houlette de Emmnauel ETHIS, sociologue, Recteur de la Région académique Bretagne, Vice Président du Haut Conseil de l’Education Artistique et Culturelle.

Dessin de Samuel Pott
Dessin de Samuel Pott

La charte dans la rue ! Télécharger la Charte : Education-artistique-et-culturelle (2016)

Charte de l'EAC, vue en ville, Guingamp, byKH
Charte de l’EAC (2016), en ville, Guingamp, by KH

C’est pour mieux servir la science, la culture, les problèmes actuels des jeunes, des enseignants, des parents, et des artistes, que les provinces françaises jouent aussi un rôle médiateur.  Les Côtes d’Armor, pilote 100% EAC. De fait, les actions des uns et des autres dans le domaine de l’EAC sont transmédiatiques car chacun des acteurs en mouvement est déjà en train de fabriquer de façon artisale, c’est à dire avec ses moyens et ses talents, parfois même de façon encadrée juridiquement ou très ancrée dans une pratique professionnelle, ou encore en recherche académique, chacun donc de faire son apport au puzzle de la co-création transmédiatique, libre et symbolique et qui nous sort du formatage des ICC qui avaient littéralement capté les budgets et la notion de transmédia à partir de 2009, en s’appuyant sur une partie des données seulement, celle du récit (storytelling) et de la relation aux fans, c’est à dire de l’audience. Bon, çà c’est pour le chapitre « Historique » d’un doctorat toujours en cours. Revenons en Bretagne…

D.MALINAS et E.ETHIS bien entourés, INSEAC 2022 by KH
D. MALINAS et E. ETHIS bien entourés, INSEAC 2022 by KH

Revenons aux 3 jours non-stop !

Le programme des rencontres est plus qu’une journée d’étude, plus qu’un séminaire, qu’un colloque, qu’une table-ronde, termes entendus dans les bouches bienveillantes des intervenants et parties prenantes. C’est mon festival à moi car, pour une fois, je ne suis pas dans l’équipe d’organisation, je suis libre de mes  « allers-retours », de donner et prendre, je n’ai pas d’enjeux si ce n’est un possible jugement de la part de pairs qui écoutent mes propos audacieux, je prends tous les risques. Et comme résultat ma présentation-contribution, avec un retour utile pour me donner confiance non seulement dans la thèse elle-même, l’oeuvre au sens de BECKER, mais aussi sur la façon dont je peux partager le savoir, la trans-mission. Aucun des intervenants n’a assez de temps de parole pour dire ce qu’il a préparé pendant des jours, et, c’est le jeu, à nous de trouver comment propager nos idées. En simultané à une salle pleine, à l’heure, silencieuse, attentive, éclairée au sens propre et au sens figuré, joyeuse, se trouvaient les étudiants des Masters dans une salle mitoyenne avec le « stream en live » des interventions. Dans la salle le sociologue professeur Jean-Louis FABIANI, ce qui fait le lien direct avec l’école de Chicago qui me sert de référence dans mon travail en cours. Le titre de ma contribution :

« Orchestration des spécialités en tant que ressources pour la création transmédiatique »

"Chaque famille produit une partie de l'oeuvre transmédiatiqueé" KH - Dessin de Samuel Pott
« Chaque famille produit une partie de l’oeuvre transmédiatiqueé » KH – Dessin de Samuel Pott

Ma thèse présente le transmédiateur comme rôle joker de la création transmédiatique, mais pas que… Ce qui ressort de cette recherche c’est aussi une liberté d’expression à laquelle je m’accroche car forgée sur un corpora longitudinal basé sur mes archives et la littérature. Ce que nous avions déjà découvert en 2011 avec mes alter-ego de divers pays, collègues ou amis virtuels, et en présentiel, n’avait pas été divulgué dans la recherche scientifique, même après 10 ans, aucun, selon mon état de l’art actuel, ne s’est attelé à ces actions de l’invisible, ou des rôles dans la création transmédiatique, ni à une libération symbolique du terme transmédia des griffes des entreprises ultra mercantiles et de leurs partenaires institutionnels incohérents, suivant ces mêmes entreprises qui ont les meilleurs budgets pour l’innovation. Même quand le transmédia est confronté au design, ce que je fais, il en ressort la primauté du fameux storytelling et des fans, et le formatage des ICC (dont je fais partie depuis mon adolescence), non pas que je n’y adhère pas, mais cela reste limitant. Certains enseignants ont été plus innovateurs que ceux qui reçoivent les budgets pour cela, car ils n’ont pas attendus les industriels pour repérer et pratiquer la création transmédiatique dans leurs classes. La discussion sur le concept transmédia n’était pas éteinte, elle fut mise en veille, je l’ai préméditée par stratégie et par soucis d’éthique. Le sujet a été récupéré par des chercheurs qui n’étaient jamais dans nos discussions en ligne avec le #transmedia, ni présents dans nos réunion formelles et informelles, hors académie. Les chercheurs auteurs ont fait le travail nécessaire pour inscrire durablement le concept dans les archives historiques, même avec des erreurs, ont bien fait, c’est fait. Maintenant, et Simon STAFFANS, pionnier et communicant sur le sujet, nous l’avait dit :  la « seconde phase » du transmédia est amorçée (2020-2021), et il ne croyait pas si bien dire. Il y a quelques jours, l’indépendante « transmedia community » s’est vue relancée dans un fil de discussion en miroir des sujets à la mode (et oui…) : métavers, création assistée par intelligence artificielle (Dall.e; MidJourney), nouvelles récompenses, prix, dans l’industrie des biens culturels (avec le terme transmédia dans les intitulés), fin du dispositif DICREAM au CNC (révolte des artistes avec), et je n’ai pas rajouté NFT, car en fait on ne sait toujours pas ce que c’est alors qu’on annonce déjà leur disparition, une illusion peut-être, le tout lié à la Blockchain ? Ce tout sera en panne quand on aura plus d’électricité…

Une convergence d’évènements ont remit le sujet sur le tapis de l’histoire contemporaine des ICC, et je propose de le pousser plus loin. Poussons le concept transmédia dans les organisations, les entreprises, les programmes de transformations, et dans l’EAC où le concept était déjà d’ailleurs, et poussons au point que chacun comprenne qu’il détient le pouvoir d’un super héro qui est le Transmediator qui avait surgit à Madrid (2011) alors que le très cher Stéphane HESSEL, que j’ai eu le grand honneur de rencontrer plusieurs fois, nous appelait à être « indignés » et qu’à la Puerta Del Sol j’ai filmé et mis en boite cette date historique qui a aussi fait jouer des acteurs des sciences sociales et de la création à mon jeu des 7 familles transmédia (Lien) qui venait d’être imprimé comme prototype (voir sur le Pinterest.fr/TransmediaReady/ )

Revenir aux Ressources (re-source)

L’aspect « Ressources Humaines » que je place dans la discussion sur l’EAC a été bien reçu. Un autre « post » proposera ma contribution plus documentée, ici je témoigne du vécu festif  (4 jours en fait), j’ai rencontré tous les intervenants, « Rencontres » passionnantes et riches, une réussite pour Emmanuel  ETHIS et toute son équipe formidable. Un régal et une discipline importante avec des acteurs accessibles, en proximité avec leurs terrains, citoyens, petits et grands, une opportunité pour observer par des prismes divers soudés : éducation, enseignement, culture, arts, sociologie, économie, politique, héritage culturel, patrimoine, écologie.

L’annecdote sur la Bretagne 

En 2014, avec l’outil Klynt de Arnaud DRESSEN, nous avions co-créé un univers narratif transmédiatique (son teaser) dont le héro, un jeune étudiant, allait en Bretagne et était confronté à la langue bretonne. 8 ans plus tard, nous l’avons incarné sans préméditation. La fluidité des histoires de l’art, ou l’art des histoires, avec ses controverses que nous aimons, les altérités de la discipline « sciences de l’Information et de la Communication », le vaste plateau (guess who) où nous rencontrer dans le métavers qui n’est ni celui des entreprises,  ou de la technologie, mais le notre, agents des terrains que nous sommes tous, citoyens, humains et non machines, étranges transmédiateurs de l’invisible dont certains sont aussi des transmédiatiseurs… Tous ces termes pour parler du symbolique en fait, qui réunit tout et pour tout le monde. L’acte démocratique ultime serait alors le retour au symbolique. Je me suis inspirée d’une lecture d’un article de Céline MASONI LACROIX à qui je dois par ailleurs une avancée intellectuelle : « L’émergence de formes. La forme réticulaire, de la culture à la communciation« , dans « Formes Symboliques« , 2008.

Le meilleur public de l'INSEAC 2022 by KH
Le meilleur public de l’INSEAC 2022 by KH

Festival de Rencontres donc, médiées, transmédiées, transmédiatisées aussi, avec :

  • La magnifique exposition, ANIMA (ex) MUSICA. Cabinet de curiosités du XXIe siècle,  bestiaire utopique du collectif d’artistes « Tout reste à faire » (Mathieu Desailly, Vincent Gadras, David Chalmin), des sculptures d’insectes animées et sonores réalisées à partir d’instruments de musique hors d’usage dans leur nouvelle vie et forme symbolique. Un parcours commenté spécial INSEAC.
  • La présence géniale des enfants, CE1, CE2 de l’école publique du village de PLOEZAL; et un retour d’expérience au Festival d’Avignon avec des élèves de 3ème et 4ème.
  • La visite du Domaine départemental de la Roche-Jagu avec soirée festive dans la cour, et projection (mapping) sur le château, DJ, enfants et familles, repas, échanges.
  • David WAHL, artiste associé au Centre national de culture scientifique dédié à l’Océan, auteur, homme de théâtre, nous séduit tous dans une causerie avec Emmanuel Ethis.
  • Sujet écologique lié à Philippe GRANDCOLAS qui nous parle de biodiversité (conférence) en discussion avec David Guillerme, Délégué Régional Académique, Rectorat de Rennes. Philippe Grandcolas est Directeur de recherche au CNRS et Directeur de l’Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité, un laboratoire mixte de recherche du Muséum national d’Histoire naturelle, du CNRS, de Sorbonne Université, de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et de l’Université des Antilles (regroupant deux cents systématiciens et biologistes de l’évolution).
  • Les biographies des intervenants et artistes avec le programme : Programme détaillé Rencontres 8-au-11-septembre-2022
  • Merci @LeCnam_Inseac (Twitter) : Stéphanie POURQUIER-JACQUIN, Raphaël ROTH, Damien MALINAS, Laurent GARREAU, Emmanuel ETHIS, les doctorants, les acteurs du Château de la Roche-Jagu, toute l’équipe de l’INSEAC et du dispositif du Master créé par cette équipe hors-norme. L’INSEAC accueille des étudiants de plusieurs nationalités en formation initiale et continue, qui se destinent à devenir des professionnels de l’EAC (du bac+1 au doctorat).

Partenaires :

  • Les Ministères de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de la Culture et de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
  • Le Conseil Régional de Bretagne, Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne. 
  • Le Conseil départemental des Côtes-d’Armor.
  • L’Agglomération de Guingamp-Paimpol et la ville de Guingamp 
  • Le Conservatoire national des arts et métiers
  • Le Domaine de la Roche-Jagu et l’EAC : larochejagu.fr/education-artistique-et-culturelle

INSEAC au Chateau de la Roche Jagu byKH

 

  • Dessins de Samuel POTT,  Twitter @16ame,  qui était avec nous en 2014 pour la preuve de concept du jeu des 7 familles transmédia et qui a eu la bonne initiative de venir nous voir à Guingamp. Tout le monde a adoré sa contribution entre journalisme et création dont vous avez des échantillons ici. Le dessin plus fort que les photos.
  • Mes présentations et contributions sur le concept transmédia de 2010 à 2015 sur Slideshare.net/KHwork/presentations
  • En savoir plus sur le transmédia et l’éducation : suivre @EmmanuelBethoux (Twitter) 

Transmedia Alliance 10 years later

Transmedia was trendy 10 years ago. Now it’s a field of research. Tomorrow it can be taken to another level.

10 years ago during SXSW 2013 we launched a small nonprofit called Transmedia Alliance, formerly Transmedia Europe (based in France with 21 co-founders from 14 countries.

VOTE for Karine’s conference at SXSW 2023 to celebrate the success of the transmedia concept: SXSW Story versus History 2013-2023

Panelpicker.sxsw.com 2023 Vote 

(community voting ends August the 21st, 2022)

Nowadays what is the status of the international community and its representation or activity? But more importantly, what’s going on with the transmedia concept as a discipline? After joining a research lab in academia in France in 2020, Karine, founder of the Transmedia Alliance, explains the side stories, her experiments, and the status of her current research.

A step in the past to better explore the future and propose ideas for professional practices of today and tomorrow.  

Takeaways

  1. What is the status of the transmedia concept in 2023? Karine will take the risk to answer from her perspective with a back story and a vision.
  2. What will be the status of the transmedia concept in 2050? Even when the term transmedia is not very much in use the concept remains solid.
  3. How to use our assets as a community of transmedia practitionners and advocates? Some tracks, based on more than 10 years of observation.

Karine has been an indie pioneer working from the backstages of an innovative movement (transmedia) that she contributed to building. Because her values have more importance than money, she decided to trust the fluidity of time. She is ready to show the progression of her statements formed in 2010, backed up by scientific work, still in progress, to contribute to the future of the creative industries.

2013: http://fr.slideshare.net/KHwork/press-release-transmedia-meetup-sxsw2013

2.0.2.1. Transmédiation expérimentale

L’excellent programme de la 14ème édition des Entretiens du Nouveau Monde Industriel des 22 et 23 décembre 2020 –
https://enmi-conf.org/wp/enmi20, fil #ENMI20 sur Twitter, organisée par l’IRI (avec la chaire « Éthique, technologie et transhumanismes » de l’Université Catholique de Lille), avait comme thématique : « Prendre soin de l’informatique et des générations ». 1ère édition qui suit le décès du philosophe et fondateur BERNARD STIEGLER.

Vincent PUIG, directeur et co-fondateur de l’IRI, prend la parole et rappelle les thèmes chers à Stiegler : l’informatique théorique et les générations. Il pourrait être de notre responsabilité de lier les thèmes informatique et générations, notamment depuis 2008 avec un texte de STIEGLER, « Prendre soin de la jeunesse et des générations » (2016, dernier chapitre) et pour lui rendre hommage : « la meilleure manière est de travailler ».

C’est aussi la première fois, comme beaucoup de séminaires et réunions de 2020, que tout se passe « online » et dans cette expérience interactive #ENMI20, je peux m’interroger sur le caractère transmédiatique de celle-ci et l’émergence du rôle de « transmédiateur ». Une réponse me semble se dessiner dans l’univers (famille Storyworld) avec des archives de l’édition de 2014 – https://enmi-conf.org/wp/enmi14/session-3 – nommé « Traces, rétentions, raisons : organologie et pharmacologie des études digitales », de et avec Bernard STIEGLER, vient dans la méta discussion (serait-ce des « contenus générés par les utilisateurs », UGC – User Generated Content) où Vincent Puig nous rappelle le « bloc magique » dans la version de Freud – https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1101171830 – « Machine d’écriture, une métaphore du fonctionnement de l’appareil psychique comme texte », cité par un intervenant, et j’en prends bonne note pour illustrer les différents supports analogiques qui peuvent entrer dans une création transmédia (la famille Multiplateformes).

Dans #ENMI20, je remarque la qualité de médiation des savoirs de la part de Vincent Puig et de son équipe; la qualité des interventions et des intervenants; la qualité des discours et de la rhétorique.

Je note que la forme prend plus d’importance encore en ligne que sur site (en local, dans la vie réelle) car les défauts de la prise de parole en public sont grossis quand on travaille « online », tout comme, du coup, les qualités vont être également grossies. Un bon moyen donc de se rattraper quand on débute avec les expériences « full online », typiques de la nouvelle ère #Covid19, c’est de focaliser sur quelques bonne pratiques de facilitation en ligne pour amenuiser les choses qui nous échappent. On se doit de faire des efforts quand on intervient en ligne. Et, c’est assez logique, les caractéristiques individuelles dans la vie réelle sont aussi grossies en ligne. Parler vite devient trop rapide, lire devient ennuyant, dire devient un art majeur…

Je retrouve des noms, des signes, des idées et même des lieux puisque online veut dire global. La référence à des lieux que j’aime m’intéresse spécialement, c’est la re-connexion au réel par le biais de la géo-localisation off-line. La vie analogique serait alors celle retranscrite sur des matériaux non numérique, et la vie réelle serait devenue hybride, entre le non numérique et un virtuel puisant dans nos souvenirs… Je n’ose imaginer la complexité de cette réflexion tellement il y a des travaux sur ces sujets. Si je dois me positionner dans ma thèse je devrait me recaller à chaque étape de celle-ci, me recadrer, pour ne pas rester hybride et afin de passer en mode réel ou analogique en trans-formant le déterminisme numérique en outil controllé plutôt que de le subir comme une contrainte.

Et je remplace « technologique » par « numérique » et je zappe « digital » de « digit », numéro.

J’avais repéré Mathieu TRICLOT il y a quelques années sur Twitter du fait de son travail sur la philosophie des jeux vidéo, il fait partie de mes favoris de ces journées avec des découvertes juteuses dont le formidable Yuk HUI : http://digitalmilieu.net/about-yh/, ainsi que Peter SWENDY, notamment au sujet de la performativité et avec « Vers une écologie des images », un vidéo-colloque ponctuant le démontage de l’exposition « Le Supermarché des images » dont il est commissaire (http://lemagazine.jeudepaume.org/2020/11/colloque-ecologie-images/)

Mathieu Triclot fait le lien avec la CYBERNETIQUE, pont épistémologique entre mes « familles » et BATESON est cité plusieurs fois, ces pistes me ravissent. Et la conclusion appuie le sujet du DESIGN avec une personne que je suis aussi depuis quelques années, Anthony MASURE qui intervient sur ce sujet et bien sur a bien préparé son intervention avec des slides ouvertes ici : http://www.anthonymasure.com/conferences/2020-12-automatisation-design-enmi.

Tout un fil de meta discussion s’est tissé à propos de la cybernétique, je note une micro phrase du chat : « Il y a énormément d’analogies à faire avec les écosystème », qui, dans cette simplicité souligne la complexité du sujet. Je parie que 2021 sera, en plus de la Nouvelle Renaissance à son plein, le support dialectique pour la phase 2 du concept transmédia et la cybernétique de l’ère tout numérique. Et j’en appelle à mon amie Geneviève BOUCHE, futurologue cybernéticienne (qui était venue à une expérience réalisée avec l’IRI dans le cadre de leur projet de recherche NEXTLEAP en 2017), elle vient de terminer son nouvel ouvrage qui n’est pas encore publié mais dont vous trouvez des informations via son fil Linkedin. Ces ramifications intellectuelles et individuelles me font penser aux ramifications qui se tissent dans l’expérience transmédia. Ce sont les affinités de chacun qui nourrissent l’univers narratif global (Storyworld). Finalement, le jeu des « 7 familles transmédia » est présent dans cette expérience, de façon endogène et exogène, j’en tire une leçon. Pour la famille Multiplateformes, que je voudrais renommer « Supports ou Channels » pour canaux en français, il y a en principal et en direct Live :

1> La plateforme ZOOM contrôlée par une personne en « régie » qui peut activer et désactiver nos micros, on peut actionner notre main virutelle pour et interagir dans le chat (qui s’écrit chat et non tchat !). C’est de notre choix de montrer sa propre image en vidéo ou non, et c’est bien de le rappeler, comme le fait Vincent. Est-il un transmédiateur ?

2> Le POLEMIC TWEET, un outil open source dessiné et produit par l’IRI (famille Design) est un site interactif en tant qu’outil d’annotation et d’enregistrement des interventions, une ressource idéale qui me semble ne pas être assez utilisée et que j’ai eu l’occasion de tester plusieurs fois. Le Polemic Tweet indexe et archive : surlignage avec bouton important
pour reformuler un propos de l’intervenant, bouton « Trouble » pour mettre en marge, bouton « vert » pour des commentaires libres, bref des outils de contributions, sans doute de « trans-individuation » pour Bernard Stiegler, dixit Vincent.

C’est l’équipe de Vincent Puig qui m’a donné l’occasion de réaliser une preuve de concept du jeu des 7 familles transmédia en 2014 : https://polemictweet.com/fens2014-transmediamix. C’est aussi là que j’ai écouté Louise MERZEAU utiliser le terme transmédia. Et, des années plus tard, je rejoins son laboratoire en tant que doctorante débutante avec humilité car je me sens de plus en plus petite face à l’immensité du savoir et des contraintes méthodologiques. Les synchronies accumulées depuis 2010 sont juste insoutenables pour mon équilibre créatif, il faut beaucoup de recul pour accepter de prendre du recul… La vue synthétique ne peut s’acquérir en cherchant, il faut espérer que les synthèses arrivent dans un ravissement créatif propre au créateurs (le flow comme diraient les vrais coachs…), et ceci est sans doute la même chose pour le chercheur.

C’est Alexandre MONNIN qui m’a fait connaître l’IRI et c’est Nicolas SAURET qui m’a accompagnée pendant l’expérience de 2014. En 2020, j’ai retrouvé ces noms dans mes tribulations en ligne, Nicolas à soutenu sa thèse au DICEN et j’ai observé un séminaire sur le design co-organisé par Alexandre que j’ai souvent rencontré avec plaisir.

Les travaux de Bernard STIEGLER m’avaient été introduits par des réalisateurs de films vers 2002, mais je n’avais pas saisi l’importance de ce mouvement. Je me disais bien qu’il manquait un renouveau en philosophie mais je n’étais pas, et ne suis toujours pas, calée en philosophie pour assumer mon avis dans une assemblée si qualifiée, voire prestigieuse. Il aura fallu donc une quinzaine d’années pour affiner cette pensée que j’affine encore… En 2011 je voulais discuter d’une Nouvelle Renaissance avec les copains des fils Twitter, mais c’est en 2019 que j’ai totalement assumé cette idée que nous étions déjà entrés dans la #NewRenaissance. Et c’est Sébastien MASSART qui, en tant qu’intervenant, prononce le mot : Renaissance. L’émergence d’une nouvelle génération de philosophes me rassure sur ce point. Non, il n’y aura pas, plus, de déterminisme numérique, çà suffit. Je ne dirai plus déterminisme technologique mais bien numérique, et non digital. Sans compter l’absurdité du tout « propriétaire » au regard de « l’open source », encore un sujet qui influence sur la façon dont les contenus sont distribués dans des contenants pour leur disséminiation, au regard de la chaîne de création transmédia par exemple.

Il me restera de ces 2 journées exceptionnelles une liste de termes et concepts que je souhaite utiliser. Par exemple l’idée de la « finalité ouverte » me revoit immédiatement au concept transmédia : la création transmédia n’est pas finie, par essence elle ne peut pas l’être, et je devrais le démontrer. Il me reste des pistes de réflexion ardues, des lectures à approfondir et des indications d’auteurs déjà cités dans mes échanges avec des praticiens transmédia, des chercheurs et des intellectuels, SIMONDON et DERRIDA en particulier. Sur le Cycle de l’image de Simondon : https://enmi-conf.org/wp/enmi14/session-2/.

Il me plait de savoir que la phénoménologie dont m’avait parlé mon ami et mentor décédé trop jeune BRIAN CLARK, est abordée par les citations qui renvoient à HUSSERL. Ce qui fait le lien avec Hannah ARENDT qui n’est pas assez présente dans cette discussion mais dont les termes  TRAVAIL et OEUVRE, représentatifs de la triade de ARENDT dans « Condition de l’homme moderne », 1958, sont bien des clés d’entrée dans mon univers de débutante (famille Storyworld) trans-formé à l’épreuve d’un travail d’apprentissage du métier de chercheur…

La triade : la vita activa désigne 3 activités humaines, Travail (Animal Laborans), Oeuvre (Homo Faber) et Action. « L’action, la seule activité qui mette directement en rapport les hommes« , Hannah Arendt.

Il me reste un profond sentiment de respect humaniste, un espoir de voir ce respect se propager et le soulagement de savoir que des chercheurs et philosophes, jeunes et moins jeunes, travaillent à l’éducation (et je voudrais dire à l’apprentissage) des générations présentes et futures. Il faut aider ces mouvements en contribuant, il faut les mettre en lien, « médier », et non pas médiatiser vulgairement comme on le fait d’habitude et de plus en plus, afin de re-médier, dans le sens du remède, et avec l’idée de la médiation bienveillante. Faut-il « trans-médier » ? …

Dans le chat #ENMI20 je remarque l’idée qu’il faudrait lancer un « médiation new deal » ou « relation new deal » pour contrer le « screen new deal »… une méditation pour 2021. Je retiens, également rappelé par Vincent PUIG, le surréalisme selon Joan BODON qui fait un lien avec mon approche de par une écriture automatique où « le sens émerge indépendamment de la syntaxe, et dans un processus de constitution de sens sur le moment. Dans cet exercice d’écriture automatique, incalculable précisément, il n’y a pas de sens a priori ».

Est-ce une « synchronie » que de voir décéder en 2020 plusieurs personnalités exemplaires sans que cela soit forcément lié à #Covid19 ? Je dis oui car mon objectif est de favoriser l’esprit critique et l’exigence de vigilance vis à vis des récits sur le thème d’un certain virus pour lequel les média du monde entier ont créé de la peur avec l’aide des gouvernements.

Disparition de STIEGLER : https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2020/08/07/le-philosophe-bernard-stiegler-est-mort-a-l-age-de-68-ans

Merci à Emmanuel BETHOUX et à tous les collaborateurs des 7 familles depuis 10 ans.

Merci au Professeur Yvon PESQUEUX qui m’a heureusement bassiné avec Hannah Arendt.

Merci aux Professeurs Sophie PENE et Manuel ZACKLAD qui prennent le risque de m’accueillir.

2015, American Digital Lab // Connecting Cultures.

Our incubation in the 1st digital and creative lab of the French government in New York in 2015: American Digital Lab // Connecting Cultures.

Press Release

 Transmedia Ready was in NYC for the first session of the FRENCH AMERICAN DIGITAL LAB. The programme has many partners including Business France and the New Media Center in New York, and is conducted by the Cultural Services of the French embassy.

The theme is #Storytelling, meaning for us « immersive storytelling » to refer to the work developed these latest years by practitioners in the fiels of media, culture and the arts, with the digital tools of the 21st century.

What we are trying to do since 2010:

  • inspire creative ways of making sense
  • communicate with quality design and the arts 
  • foster the participatory and digital culture
  • work in a cross cultural ecosystem

This takes place in many ways (events, workshops, trainings, masterclasses, coaching and social media campaigns) but our core asset is the methodology we have developped over the years embodied in the artefact of the 7 Transmedia Families, a card deck and real life game, together with our directory of experts and talent around the world. This is a design thinking tool for innovation in communication and transmedia design. 

In the era of a never-ending internet expansion, there are almost no boundaries to access culture and the cultural heritage. Yet, museums are one of the very few places where the time often seems not to have accelerated. Websites, audioguide, visioguides, mobile games do already exist in an increasing number of organisations, but some of the most remarkable characteristics of the internet age rarely prevail, among which its worldwide real-time and social interconnectivity.

Based on a unique experience in the field of transmedia and serious gaming, Transmedia Ready proposes a revolutionary approach to cultural mediation through a worldwide scalable concept of transmedia strategies that links artworks, curators and visitors from different museums in a common modular gaming platform. This is possible by working with our Directory of talent and experts. Based on this holistic approach, we foster and facilitate a cultural bridges. Transmedia Ready has developped a workshop format to optimize the assets of a creative project, or a communication campaign, based on an innovative methodology. Storytelling is at the very heart of our concept and is one of the key element that enable to link the different versions of a transmedia  experience. But not only…

Creative Digital Lab NYC: Steps into 2015-2016

The « French-American Digital Lab // Connecting Cultures » is a creative lab and an economic development program for startups and content creators of the cultural sector. The 2015 inaugural theme is narration, aka storytelling, transmedia, digital media, games, journalism & publishing. En français – Presse en ligne : Usine Digitale  –  Maddyness 

This post is in the « Transmedia Diaries » category of my writing, really, I cannot totally divide the professional from the personal, the two are intertwined for too long and what happened in 2015 was pretty intense, on both sides. Let’s share some aspects of it.

The #ParisAttack happened just after I have arrived on 84th street, Manhattan, New York City, where I lived when I was in my twenties studying Film and Media at CUNY. 25 years later, going back to a beloved place and beloved people, I’m getting not only so much compassion from the New Yorkers about the emergency state in France (let’s be clear, call it « war »), but I also get attention of my peers with the participation of Transmedia Ready to the 1st « French American Digital Lab // Connecting Cultures »(*) organised by the Cultural Services of the French Embassy in the USA. We are among the 10 French startups of the lab, > here is the press release.

#Gratitude to all speakers and organisers! It was intense, rich, useful, and it does leave a good track of progress. The main target was the #Museums, but I did so much more than experiencing my transmedia concept to the world of culture. It’s a long « yellow bricks road » to arrive in Manhattan bridging NYC and my other home town on the French Riviera. A teenager dream being realised with my heart and the « Network of Networks ». All came into place, in one year. To celebrate 2015 and close the 1st half of a century of my personal life, here is a small pix album > LINK.

But what else in the Transmedia Ready Renaissance?

After processing several proofs of concept for the « 7 Transmedia Families » coaching tool and card game (the prototype is on PINTEREST), I took the non profit organisation Transmedia Ready to a new level and beginning. Moving to the South of France, putting in place new partnerships, starting concrete projects to implement my methodology, reaching the scope of the universe I was planning, including praxis and research, opening to new talent, fairies and alchimists. Sophia Antipolis, in Antibes, France, is a tiny « Silicon Valley » where we can have it all in terms of technology, research, cross culture and creativity. We work in English, we are 20mn away from Nice international airport, it is 15mn away from Cannes (by the way, another home town of mine…). Every day we work and skype in between the Med sea and the Alps.

I found out that being a pioneer is hard and painful. I had many losses, besides some successes. What cannot be accomplished because of the lack of understanding, coherence, trust and finance, needs time to get everyone prepared for the move, the change, the synchronicity. The move has come. It is smooth. People do get transmedia ready, slowly, and parasites disappear, vampires get tired and toxic practices and people get discovered. Transmedia is socio-cultural, therefore there is a political bond to it, it is related to the Participatory Culture. Therefore it can only succeed in trans-parency! Transmedia understanding is related to what the societies are going through in terms of changes. It is not entertainment, or gaming, or marketing, or technology, it is all of the above, BUT more. It is a communicational mode and behaviour. It is a phenomenon, as mentor and transmedia alchimist Brian Clark would put it. (You can support the Brian Clark Fund >http://www.filmlinc.org/support-us/brian-clark-fund/)

I have a pretty political viewpoint for co-creation. Therefore I have targeted pretty large communities and tough topics. The more difficulties, the more you need the peers. The bigger the budget, the better is the work to convince the stake holders. It works like in the business of films, which is where I was trained. Please understand that some details cannot be shared here for strategic reasons, but here are some clues.

After 5 years of advocacy for transmedia as a transdisciplinary art form, we can now get into the motion of transmedia practice that is more socio-cultural, community focused, carrying out integrity and transparency, less critiqued, maybe. In order to accomplish a transmedia campaign or creation, one needs the other one, one cannot be a transmedia creator on his own, it can only work if talent is associated to talent. Because you need to be in a « transient group » in order to reach a 21st century audience… (More of this thinking is elaborated in the coming guidelines for the « 7 Transmedia Families », join our group here > Facebook.com/groups/TransmediaReady02.

« Woodstock 5.0 » is a project based on a documentary film I made for the 25th anniversary of the Woodstock Music and Art Fair, in 1994 (#Love4Peace). The term « 5.0 » (five dot zero) is conceptualized from a vision and understanding of what could be the « Web 5.0 », including « data storytelling » and « transmedia design » with transmedia fairy Mylène Leitzelman. In order to experiment this new form of global and eco-communication, I play the real life game of the « 7 Transmedia Families » with talent from a « Directory » I created, and I use the « Network Of Networks » to bring together the energy that needs to be in place for bigger projects. My role is the one of the facilitator, the conductor, the producer, and creative director, all of these in one « character », a « role » (or a « card »…). We enhance the talent of the creative partners that will make it happen, it works like in a « Family ».

During the « Digital Lab » I was able to meet with the United Nations, thank you to the French Embassy. I had a great experience with the UN in the past and did work with organisations such as the OECD, the European Commission and other governmental agencies and ministries. That experience gave me the strength to envision the potential of an international campaign that would serve the interest of the civil society, in relation with the Media and the Policy Makers. In 2015, the geopolitics made me step forward… #Love4Peace is the global tag. #Progress is my personal tag.

The « Digital Lab » gave me opportunities to meet with organisations I can partner with. Welcome @foossa_com, @NYMediaCenter, @FracturedAtlas, the MET Media Lab with @macascos & @sree, @MartinRogard at Dailymotion, @franceinnyc, @AprilArrg, @datvized and @Caitlin_Burns, and all the beautiful cultural startups of the Digital Lab LINK. But on the personal level, it gave me the opportunity to manifest the assets I had gather over the years between New York, Paris, Brussels, Cannes and now Sophia Antipolis. It was – it is – making sense! Poking peer @Wuxia for the philosophy of making sense with transmedia storytelling.

When something is making sense you can actually feel it with your guts, it is what I call the « feel-effect ». It works with creation and with business, and works well in storytelling for all kind of communication. Poking peer Michael Margolis @GetStoried. It is the synchronistic integration of so much preparation. Now comes the time, now is the need, now are the societies ready and connected. We have seen the potential with bad, and some good, examples. I let you picture the events we have been going through, thanks to social media for the good and the bad, we learn. Not to mention the personal events for each of us, we grow. We are all humans, even with chips, wi-fi, devices and bots. Even with Jedi costumes.

The society is in need for better communication, better relations, better practices and more integrity. We need facilitation and mediation. We need quality curation in a world overloaded with content and knowledge. We need a better management for knowledge and transmission. We actually need trans-mission in a trans-disciplinary world.

This year we launch the new version of the « 7 Transmedia Families » card game, and real life game. You do not have to be a professional creative to participate, you can just give your point of view, or support the game, by buying the cards, and their ebook, and use them in any way you want, or posting online. There are real plain and traditional guidelines, but there will be the hacked ones, the ones you can DIY.

If you are an individual, a project curator, a business in need for transformation, transmedia strategy, or design thinking, you can ask us for a workshop, and project coaching, whatever format you pick among the ones we have created on purpose, and that we facilitate ourselves and with our partners. If you are a start-up, become a « smart-up », you can bêta test your tool or service in our « living lab » which is the child of our Think & Do Tank started in 2010.

All of this is just starting, new ideas and practice will emerge even more. The « Transmedia Living Lab » is both virtual and in real life, based in Sophia Antipolis, linked with New Yok City, and other places of the world. Partners are welcome. Once in a while, we process a « Transmedia Mix », where a project is incubated with the participation of experts and creatives, and a good deal of facilitation and coaching. Join us in May 2016 in Sophia Antipolis for a short visit and presentation.

Une création transmédia ou un concept indéfinissable.

Article de septembre 2011 pour : www.cultural-engineering.com

Depuis quelques mois nous avons progressé dans la compréhension du terme transmédia. Ceci étant dit il reste un long travail à faire au niveau des valeurs qu’il transporte dans son univers non seulement de création, mais de communautés de l’Internet. A la base la rencontre de créations, de créateurs, d’industries, et un nombre considérable de discussions dans les réseaux sur le web, à travers des groupes et lors d’évènements privés ou publics, mais aussi des fils de discussions tant sur des plateformes ludiques, sociales que professionnelles.

La narration transmédia existe lorsque certaines conditions sont remplies et je vais m’en expliquer. Mais la narration transmédia, il me semble, est plus forte et plus durable si elle englobe des valeurs nécessaires aux bonnes pratiques de production, d’une part, et aux bonnes pratiques de la communauté au sens large, incluant le public et les usagers, qu’il s’agisse d’une audience passive, active, voire pro-active ou re-active.

Un récit est transporté et transformé. J’utilise à bon escient le mot transformation de façon à ce que les destinataires de mes messages aient dans leur esprit ce mot qui est aussi un synonyme du mot ouverture. Et non arrivons donc à la notion d’ouverture d’esprit.

Si votre récit est large et complexe il peut, grâce à la multiplicité des plateformes, des médias, s’étaler partout et se transformer en fonction du médium où l’histoire se déroule et en fonction des interactions qui vont en découler. Tout est possible. Tout reste à inventer.

Ce qu’on appelle dans les métiers des médias, le « storytelling », n’est en fait que le terme qui désigne la notion de récit, d’histoire dans le sens du conte. Ce qu’on appelle le « social media » est la forme de communication qui englobe les fonctions de l’Internet et qui est multiple dans le sens où cette communication fait appel à beaucoup de sens en même temps pour un être devenu « connecté ».

Peut importe les termes et les actions, ce qui ressort de cette imbroglio médiatique c’est que, comme d’habitude, chacun voit midi à sa porte. Les professionnels du marketing sont les plus rapides. Les industriels, vendeurs de matériel et services, mettent vite des moyens financiers et stratégies de marketing en place pour utiliser toutes les nouvelles techniques et astuces possibles pour mettre en avant leur marque. Logique. Les professionnels des industries culturelles reprennent le flambeau pour faire valoir leur talent et leur voix citoyenne. Légitime. Et les artistes arrivent en clamant leur indépendance et rappelant à tout va qu’ils avaient eu les idées avant en ressortant des dates et des études de cas, tout à fait compréhensible. Ne parlons même pas des chercheurs qui, entre temps, sont aller voir ailleurs pour être plus en phase avec leur idées (fuite des cerveaux).

En effet, ce qui a changé avec Internet, ce n’est pas seulement la totalité de nos relations et nos comportements, mais aussi la façon dont nous pouvons protéger nos valeurs et mettre en avant nos idées. Aller communiquer sur Internet est une démarche individuelle qui remet l’humain au centre de la vie sociale, politique, communicationnelle, certains diraient cognitive, et par conséquent culturelle.

La culture EST, du verbe être, elle n’a pas besoin de se dire exceptionnelle.

Le terme transmédia existe depuis bien longtemps et on s’est amusé sur le web en fouillant et en partageant à son sujet. Soit. Il fait référence à l’étude des médias, à la théorie de la communication. Il renvoi à des notions conceptuelles et non techniques. Il est toujours difficile pour des apprenants à absorber des concepts. Alors les postulats et la maïeutique peuvent aider. Poser des postulats permet de réfléchir et de discuter. La Maïeutique nous vient des philosophies grecques (encore eux) et redonne à l’humain sa valeur en l’amenant à trouver des solutions par lui-même et en étant dans une phase d’apprentissage qui le grandit.

Le fait que la technologie du 21ème siècle soit arrivée si vite dans les mains de tous les confortables citoyens des pays forts développés, a donné l’occasion au concept transmédia de démarrer une nouvelle carrière ! En effet dans les industries du cinéma et du jeu – jeu vidéo, jeu sur Internet et sur mobile – voire aussi maintenant dans l’industrie littéraire, ce terme renvoi à des notions de récit étendu sur plusieurs média qui donnent à l’histoire et à ses personnages plus d’envergure, qui donnent aux créateurs plus de possibilités de lecture, et qui actionnent les alarmes de la production et distribution de produits culturels qui génèrent des revenus.

L’utilisation du terme dans les réseaux des industries culturelles fait vite des adeptes, mais aussi rapidement des réactions vives qui invitent à une réflexion sur tous les sujets délicats : visite du droit d’auteur, modèle économique, gestion de communautés, comportements et usages du public, nouveaux métiers des médias et de la culture, transformation des modèles traditionnels, incorporation des domaines liés tels que l’éducation et la citoyenneté… Il y a une dimension politique qui émane de la création transmédia et c’est aussi ce dont parle le Professeur Henry Jenkins dans « Convergence Culture » qui devrait être traduit en français actuellement.

La narration transmédia telle que possible avec les arts et la culture, est bien plus puissante qu’une opération marketing qui veut tenter un nouveau modèle économique pour continuer à atteindre un public cible, ou qui veut expérimenter avec les usages des audiences dispersées sur les plateformes de diffusion. Elle fait appel à la reconsidération de la manière dont les créateurs travaillent ensemble ou non, avec ou pour leur public, à la manière dont les égos se reconsidèrent pour non seulement créer, faire passer un message, et atteindre un public, ou encore, faire que leur œuvre soit durable et qu’elle ne soit pas noyée dans la masse de contenus créatifs que nous avons formée. Et quand bien même j’ai pu rencontrer des créateurs qui revendiquent la création transmédia, lorsque vient le moment de la concrétisation, l’égo surchargé empêche souvent la co-création et l’anticipation sur la non-possession de l’œuvre du point de vue artistique et intellectuel.

Si une œuvre transmédia est large et complexe, même si elle peut être faite avec toutes sortes de budgets et contraintes, elle demande une association d’expertises qui doivent être conduites par un chef d’orchestre. Chacun jouant de son instrument dans une œuvre symphonique qui sera appréciée à chaque fois différemment par son public. Pour que l’œuvre puisse trouver son modèle communautaire et économique, il faut que les interprètes, les co-créateurs, soient tous associés dés le départ et que la transparence règne. C’est très difficile à faire pour des créateurs qui se sont formés au droit d’auteur et au marketing de soi-même.

Le langage utilisé par la communauté internationale de praticiens transmédia est déjà polémique en anglais, alors on peut comprendre qu’il soit tâtonnant en français. Mais lorsque l’on prend la peine d’ouvrir son esprit comme l’on ouvre un livre dans lequel tout peut arriver, on devrait être capable d’arrêter la polémique et de prendre une position progressiste d’apprenant qui ensuite nous amène vers la co-création.

Il y a certes des pré requis que nous avons, au fur et à mesure des siècles, identifiés pour pouvoir non seulement vivre en communauté, mais surtout créer en communauté, et c’est avec les médias et les pratiques numériques que tout cela prend encore plus d’ampleur. Le créateur qui sait s’ouvrir aux pratiques numériques dans toute leur fonctions et leur amplitude, peut devenir un praticien transmédia certes, mais il serait intéressant qu’il puisse aussi revenir aux traditions socioculturelles qui prennent en compte tous les médias, et pas seulement ceux qui génèrent des revenus auprès des fournisseurs d’accès à Internet.

Etant donné qu’une création transmédia est forcément plus porteuse avec au moins deux langues, et que nous avons intégré dans notre vie courante la globalisation, il va de soit que les ressources les plus abouties et intéressantes demeurent dans la langue anglaise de façon à partager avec plusieurs territoires et cultures. Il serait idiot de penser qu’il y a une prédominance américaine car, en effet, non seulement les penseurs anglophones sont souvent inspirés par des penseurs européens, voire français, mais il y aussi beaucoup d’échanges entres experts, chercheurs et praticiens de tous pays.

Mes postulats et accès à une série de liens et documentation (anglais) : http://www.slideshare.net/KHwork/transmedia-ready-masterclass-san-sebastian-film-festival-2011-bis