Une Education Artistique et Culturelle à ma joyeuse façon (INSEAC 1ère partie)

Prélude à une Éducation Artistique et Culturelle joyeuse

INSEAC 2022 by KH
INSEAC 2022 Parc du Chateau de la Roche Jagu, by KH

Ces passages du présent, qui est le futur depuis peu, et le passé, qui fait référence à des années de pratique, de vagabondages et expérimentations, au sein de ce qui est communément appelé les Industries Culturelles et Créatives – ICC –  font le lien avec les « allers-retours » (Howard BECKER) au sujet des méthodologies de recherche en sciences sociales, et que je mets volontiers au pluriel. Plus on avance dans le temps humain, plus on accumule ces allers-retours documentés qui façonnent notre vision du monde et étoffent notre carnet d’adresses. Mon fichier d’adresses, comme on l’appelait au 20e siècle, fut déposé à maintes reprises à la CNIL pour validation et archive qui était ensuite valorisé en tant qu’apport en industrie dans le capital d’une société de droit français, avec l’aval d’un commissaire aux comptes (en comptabilité donc). La valeur d’un « réseau » est un apport en capital, un « asset » en anglais, le réseau est monétisable, mais pas à la façon révolutionnairement numérique et mercantile de LinkedIn, juste à la façon traditionnelle des Relations Publiques, que j’aime beaucoup et qui forgent les communicants.

Les chercheurs et professeurs E.LALLEMENT, M.C.BORDEAUX, J.L. FABIANI, by KH
Les chercheurs et professeurs E.LALLEMENT, M.C.BORDEAUX, J.L. FABIANI, by KH

Article de blog, soit un « post » qui mate la confusion avec un article qui dans mon contexte se voudrait scientifique ? Je poste, du verbe français poster, qui fait penser à l’anglais « poster », objet que l’on présente dans les réseaux scientifiques. Aah les réseaux, scientifiques de surcroît ! Un réseau n’est pas forcément humain, or, ici on parle haut et fort d’humains. Quand j’entends le mot réseau c’est autant de câbles, que d’idées, que de relations !

INSEAC 2022, Parc du Chateau de la Roche Jagu, déjeuner des participants
INSEAC 2022 Parc du Chateau de la Roche Jagu, déjeuner des participants, by KH

Ces « assets« , des ressources qui augmentent la valeur.

Je traduis par acquis le terme anglais asset intraduisible en français, un apport, une valeur, les assets peuvent être tangibles et intangibles. De plus, et c’est ce que j’avais voulu présenter ce 8 septembre 2022 à l’Institut National Supérieur pour l’Education Artistique et Culturelle – cnam-inseac.fr/institut – des assets comme ressources humaines au lieu de non humaines. En partant de l’appel à contribution, j’ai fait un lien direct avec mon travail sur la figure du transmédiateur en me basant sur ma typologie des transmédias, qui, si elle bouscule certains, fait plaisir à beaucoup qui peuvent s’y retrouver et s’approprier librement le concept de transmédia. Testé. Vécu. Restitué.

C’est un festival, et je pèse le mot, que j’ai suivi à Guingamp. Festival, terme cher à Damien MALINAS, enseignant-chercheur, coordinateur de l’équipe de l’INSEAC, co-créateur et, sans le savoir, terriblement médiateur, acteur des professions de l’invisible que j’aime tant et que je cherche (mot à la hauteur) à mettre en exergue. L’équipe de l’INSEAC sont membres du laboratoire de recherche DICEN IdF (où je suis actuellement affiliée au Conservatoire des Arts et Métiers), et dont le « IdF » de « Ile de France » peut disparaître un instant puisque c’est la région Bretagne et un ensemble cohésif, en coopération, de partenaires, qui ont augmenté ces Rencontres d’une logique émancipatrice des arcanes parisiens et d’une singularité légitime. C’est sans compter la thématique de la joie, respectée, vécue. Le tout sous la houlette de Emmnauel ETHIS, sociologue, Recteur de la Région académique Bretagne, Vice Président du Haut Conseil de l’Education Artistique et Culturelle.

Dessin de Samuel Pott
Dessin de Samuel Pott

La charte dans la rue ! Télécharger la Charte : Education-artistique-et-culturelle (2016)

Charte de l'EAC, vue en ville, Guingamp, byKH
Charte de l’EAC (2016), en ville, Guingamp, by KH

C’est pour mieux servir la science, la culture, les problèmes actuels des jeunes, des enseignants, des parents, et des artistes, que les provinces françaises jouent aussi un rôle médiateur.  Les Côtes d’Armor, pilote 100% EAC. De fait, les actions des uns et des autres dans le domaine de l’EAC sont transmédiatiques car chacun des acteurs en mouvement est déjà en train de fabriquer de façon artisale, c’est à dire avec ses moyens et ses talents, parfois même de façon encadrée juridiquement ou très ancrée dans une pratique professionnelle, ou encore en recherche académique, chacun donc de faire son apport au puzzle de la co-création transmédiatique, libre et symbolique et qui nous sort du formatage des ICC qui avaient littéralement capté les budgets et la notion de transmédia à partir de 2009, en s’appuyant sur une partie des données seulement, celle du récit (storytelling) et de la relation aux fans, c’est à dire de l’audience. Bon, çà c’est pour le chapitre « Historique » d’un doctorat toujours en cours. Revenons en Bretagne…

D.MALINAS et E.ETHIS bien entourés, INSEAC 2022 by KH
D. MALINAS et E. ETHIS bien entourés, INSEAC 2022 by KH

Revenons aux 3 jours non-stop !

Le programme des rencontres est plus qu’une journée d’étude, plus qu’un séminaire, qu’un colloque, qu’une table-ronde, termes entendus dans les bouches bienveillantes des intervenants et parties prenantes. C’est mon festival à moi car, pour une fois, je ne suis pas dans l’équipe d’organisation, je suis libre de mes  « allers-retours », de donner et prendre, je n’ai pas d’enjeux si ce n’est un possible jugement de la part de pairs qui écoutent mes propos audacieux, je prends tous les risques. Et comme résultat ma présentation-contribution, avec un retour utile pour me donner confiance non seulement dans la thèse elle-même, l’oeuvre au sens de BECKER, mais aussi sur la façon dont je peux partager le savoir, la trans-mission. Aucun des intervenants n’a assez de temps de parole pour dire ce qu’il a préparé pendant des jours, et, c’est le jeu, à nous de trouver comment propager nos idées. En simultané à une salle pleine, à l’heure, silencieuse, attentive, éclairée au sens propre et au sens figuré, joyeuse, se trouvaient les étudiants des Masters dans une salle mitoyenne avec le « stream en live » des interventions. Dans la salle le sociologue professeur Jean-Louis FABIANI, ce qui fait le lien direct avec l’école de Chicago qui me sert de référence dans mon travail en cours. Le titre de ma contribution :

« Orchestration des spécialités en tant que ressources pour la création transmédiatique »

"Chaque famille produit une partie de l'oeuvre transmédiatiqueé" KH - Dessin de Samuel Pott
« Chaque famille produit une partie de l’oeuvre transmédiatiqueé » KH – Dessin de Samuel Pott

Ma thèse présente le transmédiateur comme rôle joker de la création transmédiatique, mais pas que… Ce qui ressort de cette recherche c’est aussi une liberté d’expression à laquelle je m’accroche car forgée sur un corpora longitudinal basé sur mes archives et la littérature. Ce que nous avions déjà découvert en 2011 avec mes alter-ego de divers pays, collègues ou amis virtuels, et en présentiel, n’avait pas été divulgué dans la recherche scientifique, même après 10 ans, aucun, selon mon état de l’art actuel, ne s’est attelé à ces actions de l’invisible, ou des rôles dans la création transmédiatique, ni à une libération symbolique du terme transmédia des griffes des entreprises ultra mercantiles et de leurs partenaires institutionnels incohérents, suivant ces mêmes entreprises qui ont les meilleurs budgets pour l’innovation. Même quand le transmédia est confronté au design, ce que je fais, il en ressort la primauté du fameux storytelling et des fans, et le formatage des ICC (dont je fais partie depuis mon adolescence), non pas que je n’y adhère pas, mais cela reste limitant. Certains enseignants ont été plus innovateurs que ceux qui reçoivent les budgets pour cela, car ils n’ont pas attendus les industriels pour repérer et pratiquer la création transmédiatique dans leurs classes. La discussion sur le concept transmédia n’était pas éteinte, elle fut mise en veille, je l’ai préméditée par stratégie et par soucis d’éthique. Le sujet a été récupéré par des chercheurs qui n’étaient jamais dans nos discussions en ligne avec le #transmedia, ni présents dans nos réunion formelles et informelles, hors académie. Les chercheurs auteurs ont fait le travail nécessaire pour inscrire durablement le concept dans les archives historiques, même avec des erreurs, ont bien fait, c’est fait. Maintenant, et Simon STAFFANS, pionnier et communicant sur le sujet, nous l’avait dit :  la « seconde phase » du transmédia est amorçée (2020-2021), et il ne croyait pas si bien dire. Il y a quelques jours, l’indépendante « transmedia community » s’est vue relancée dans un fil de discussion en miroir des sujets à la mode (et oui…) : métavers, création assistée par intelligence artificielle (Dall.e; MidJourney), nouvelles récompenses, prix, dans l’industrie des biens culturels (avec le terme transmédia dans les intitulés), fin du dispositif DICREAM au CNC (révolte des artistes avec), et je n’ai pas rajouté NFT, car en fait on ne sait toujours pas ce que c’est alors qu’on annonce déjà leur disparition, une illusion peut-être, le tout lié à la Blockchain ? Ce tout sera en panne quand on aura plus d’électricité…

Une convergence d’évènements ont remit le sujet sur le tapis de l’histoire contemporaine des ICC, et je propose de le pousser plus loin. Poussons le concept transmédia dans les organisations, les entreprises, les programmes de transformations, et dans l’EAC où le concept était déjà d’ailleurs, et poussons au point que chacun comprenne qu’il détient le pouvoir d’un super héro qui est le Transmediator qui avait surgit à Madrid (2011) alors que le très cher Stéphane HESSEL, que j’ai eu le grand honneur de rencontrer plusieurs fois, nous appelait à être « indignés » et qu’à la Puerta Del Sol j’ai filmé et mis en boite cette date historique qui a aussi fait jouer des acteurs des sciences sociales et de la création à mon jeu des 7 familles transmédia (Lien) qui venait d’être imprimé comme prototype (voir sur le Pinterest.fr/TransmediaReady/ )

Revenir aux Ressources (re-source)

L’aspect « Ressources Humaines » que je place dans la discussion sur l’EAC a été bien reçu. Un autre « post » proposera ma contribution plus documentée, ici je témoigne du vécu festif  (4 jours en fait), j’ai rencontré tous les intervenants, « Rencontres » passionnantes et riches, une réussite pour Emmanuel  ETHIS et toute son équipe formidable. Un régal et une discipline importante avec des acteurs accessibles, en proximité avec leurs terrains, citoyens, petits et grands, une opportunité pour observer par des prismes divers soudés : éducation, enseignement, culture, arts, sociologie, économie, politique, héritage culturel, patrimoine, écologie.

L’annecdote sur la Bretagne 

En 2014, avec l’outil Klynt de Arnaud DRESSEN, nous avions co-créé un univers narratif transmédiatique (son teaser) dont le héro, un jeune étudiant, allait en Bretagne et était confronté à la langue bretonne. 8 ans plus tard, nous l’avons incarné sans préméditation. La fluidité des histoires de l’art, ou l’art des histoires, avec ses controverses que nous aimons, les altérités de la discipline « sciences de l’Information et de la Communication », le vaste plateau (guess who) où nous rencontrer dans le métavers qui n’est ni celui des entreprises,  ou de la technologie, mais le notre, agents des terrains que nous sommes tous, citoyens, humains et non machines, étranges transmédiateurs de l’invisible dont certains sont aussi des transmédiatiseurs… Tous ces termes pour parler du symbolique en fait, qui réunit tout et pour tout le monde. L’acte démocratique ultime serait alors le retour au symbolique. Je me suis inspirée d’une lecture d’un article de Céline MASONI LACROIX à qui je dois par ailleurs une avancée intellectuelle : « L’émergence de formes. La forme réticulaire, de la culture à la communciation« , dans « Formes Symboliques« , 2008.

Le meilleur public de l'INSEAC 2022 by KH
Le meilleur public de l’INSEAC 2022 by KH

Festival de Rencontres donc, médiées, transmédiées, transmédiatisées aussi, avec :

  • La magnifique exposition, ANIMA (ex) MUSICA. Cabinet de curiosités du XXIe siècle,  bestiaire utopique du collectif d’artistes « Tout reste à faire » (Mathieu Desailly, Vincent Gadras, David Chalmin), des sculptures d’insectes animées et sonores réalisées à partir d’instruments de musique hors d’usage dans leur nouvelle vie et forme symbolique. Un parcours commenté spécial INSEAC.
  • La présence géniale des enfants, CE1, CE2 de l’école publique du village de PLOEZAL; et un retour d’expérience au Festival d’Avignon avec des élèves de 3ème et 4ème.
  • La visite du Domaine départemental de la Roche-Jagu avec soirée festive dans la cour, et projection (mapping) sur le château, DJ, enfants et familles, repas, échanges.
  • David WAHL, artiste associé au Centre national de culture scientifique dédié à l’Océan, auteur, homme de théâtre, nous séduit tous dans une causerie avec Emmanuel Ethis.
  • Sujet écologique lié à Philippe GRANDCOLAS qui nous parle de biodiversité (conférence) en discussion avec David Guillerme, Délégué Régional Académique, Rectorat de Rennes. Philippe Grandcolas est Directeur de recherche au CNRS et Directeur de l’Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité, un laboratoire mixte de recherche du Muséum national d’Histoire naturelle, du CNRS, de Sorbonne Université, de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et de l’Université des Antilles (regroupant deux cents systématiciens et biologistes de l’évolution).
  • Les biographies des intervenants et artistes avec le programme : Programme détaillé Rencontres 8-au-11-septembre-2022
  • Merci @LeCnam_Inseac (Twitter) : Stéphanie POURQUIER-JACQUIN, Raphaël ROTH, Damien MALINAS, Laurent GARREAU, Emmanuel ETHIS, les doctorants, les acteurs du Château de la Roche-Jagu, toute l’équipe de l’INSEAC et du dispositif du Master créé par cette équipe hors-norme. L’INSEAC accueille des étudiants de plusieurs nationalités en formation initiale et continue, qui se destinent à devenir des professionnels de l’EAC (du bac+1 au doctorat).

Partenaires :

  • Les Ministères de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de la Culture et de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
  • Le Conseil Régional de Bretagne, Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne. 
  • Le Conseil départemental des Côtes-d’Armor.
  • L’Agglomération de Guingamp-Paimpol et la ville de Guingamp 
  • Le Conservatoire national des arts et métiers
  • Le Domaine de la Roche-Jagu et l’EAC : larochejagu.fr/education-artistique-et-culturelle

INSEAC au Chateau de la Roche Jagu byKH

 

  • Dessins de Samuel POTT,  Twitter @16ame,  qui était avec nous en 2014 pour la preuve de concept du jeu des 7 familles transmédia et qui a eu la bonne initiative de venir nous voir à Guingamp. Tout le monde a adoré sa contribution entre journalisme et création dont vous avez des échantillons ici. Le dessin plus fort que les photos.
  • Mes présentations et contributions sur le concept transmédia de 2010 à 2015 sur Slideshare.net/KHwork/presentations
  • En savoir plus sur le transmédia et l’éducation : suivre @EmmanuelBethoux (Twitter) 

2 réflexions sur « Une Education Artistique et Culturelle à ma joyeuse façon (INSEAC 1ère partie) »

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