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Créativité – Numérique – Progrès (data)

(2018)
Ce qui est le plus important pour moi ce sont mes données. Certains diront « data ». certains mettront même un D majuscule : Data. Le matériel disparaît, l’immatériel prend le dessus. Je pensais que le plus important était mon ordinateur, la machine, « mais comment vivre sans mon ordi ? », et non; après en avoir perdu quelques uns, et oui, dont 2 Macbook Pro !, j’ai trouvé moyen de tout organiser dans le « cloud » et sur des disques externes.
J’ai organisé mon organisation.
Par exemple, la gestion de mes comptes et de leurs « log-in », ils sont si nombreux, et bien c’est organisé et accessible depuis n’importe quelle machine en cas de problème technique ! J’ai aussi accès à toutes mes idées stockées via l’application Evernote avec un éco-système de gestion des données propre à moi-même mais qui pourrait être utilisé par une autre personne si je ne pouvais plus le faire moi-même de façon à ne pas perdre des archives utiles pour les travaux de R&D ou pour des créations plus personnelles.
De plus, mes écris sont archivés et bénéficient d’une drôle de créativité générée par les outils web. De plus ma propre créativité est exacerbée par le web et par les applications que j’utilise quotidiennement. Par exemple avec Evernote (gestion de mes notes et carnets), Google Drive (archivages, commentaires, téléchargements) ou même You Tube (playlistes privées).
Scanner tous mes documents a été une nécessité car je devais pouvoir voyager légère, partout et à n’importe quel moment. Ces données doivent être accessibles, protégées, et doublement sauvegardées, si pas triplement sauvegardées en cas d’incident technique ou autre.
C’est la vie de nomade numérique, communément « digital nomad » qui m’a amenée à mettre en application des idées philosophiques et vivre mes valeurs, comme :
  • vouloir moins
  • rester léger en toute circonstance
  • savoir voir le savoir
  • compter sur les valeurs humaines, que je différencie de l’humanisme, devenu cliché pour moi
  • le progrès
  • le self-coaching
  • le bien commun et les « creative commons »
  • la qualité, par exemple la qualité de l’UX, des relations en ligne, de l’esthétique cosmétique, …
Remarquez, comme je suis à cheval sur l’usage des mots, c’est important pour se faire bien comprendre et pour se différencier de la norme, des contenus, de la masse de données en ligne (cf. la « longue traine » de Chris Anderson). Cette technique est un respect pout l’humain par rapport à la machine, aussi, dans le sens où le cerveau et notre comportement cognitif prend, dans tous les cas, le dessus sur les algorithmes.
C’est exactement là que la créativité du présent et du futur se place.
La créativité est présente dans les espaces libres entre les algorithmes, comme le « white space » de l’art, mais aussi de la pensée, là où l’électricité connecte les neurones, un infiniment petit et grand espace de création qui révèlent le soi, la vie et l’action sous l’emprise des émotions. Comme le disait Krishnamurti, toute vie est relation. C’est de cette relation, entre ces espaces créatifs que la forme prend. C’est aussi valable pour les relations dans la matière que dans les relations humaines, que dans les relations des neurones qui vont créer. Cette créativité que la norme pense liée aux loisirs créatifs, à l’art, mais qui oublie que c’est aussi la créativité dans tout, dans absolument tout.
Ajouter de la créativité dans tout est une expression créative et possible pour tous, il suffit d’appuyer sur le bouton « ouverture d’esprit » et de s’entraîner dans n’importe quelle discipline. La plasticité du cerveau s’occupe du reste. Dans la cuisine, le sport, le travail aussi. Tenir une boutique, une caisse, un rayon, et j’en connais un rayon. Gérer des data, mener une campagne marketing, gérer un portefeuille clients, manager un bureau, une assemblée générale, un dossier aux prud’homme…
La créativité est partout, PAR-TOUT.

2017, pourquoi ma stratégie des 7 familles transmédia à marché.

7 années, « cette année », de recul : 2017, l’avenir en perspectives, au pluriel. 
Lors du lancement du jeu des 7 familles transmédia en décembre 2010, ce fut le chaos de la créativité pro-active et le début d’une communauté de chercheurs et praticiens en design transmédia à travers le monde.
En effet, plusieurs zones géographiques ont été couvertes volontairement, et, grâce à l’aide du réalisateur transmédia canadien, pionnier, Pierre Côté, j’ai pu réaliser une expérimentation originale, amusante, utile, collaborative et généreuse. Merci à tous ceux qui ont bénévolement contribué, donné de leur temps et de leur savoir.
Quand on commence à surfer sur la vague de la co-création, sans cadre et de façon très ouverte, à la mode « Open Source » et dans un but d’innovation, soyons clairs : on en prend plein la gueule. Pourtant, les affres de l’expérimentation et de la création sont compensés par les bonheurs des relations fructueuses et des résultats intellectuels mis en valeur par les communautés qui communiquent entre elles.
Ce type de communication entre communautés durables ou éphémères, dispersées sur la toile, trans-culturelles, je les appelle les « Groupes Transients ». Ils sont la famille « Communautés » du jeu des 7 familles transmédia. Ce thème fera l’objet d’un article à part entière. Je souhaite faire référence au concept de « Return on Relationships » – @R_onR , qui, petit à petit, fait son chemin vers le ROI – Return On Investment.
Tous les concepts que j’ai appris à observer depuis la crise mondiale de 2008, dans la trans-disciplinarité, se conjuguent, pour atteindre un objectif commun sans le savoir au départ. Cet objectif, c’est ce que j’appelle la « Slow Revolution ».
Aujourd’hui, en 2017, on parle de transition numérique, de conduite du changement, de l’innovation ouverte, … C’est un tout, un éco-système, transient aussi, volubile, qui s’adapte à l’actualité, mais qui ne cesse de progresser vers cette nouvelle civilisation dont parlait Edgar Morin, servie par l’intelligence collective, dont parlait Pierre Levy, qui elle est disparate en fonction des rôles professionnels que chacun prend et va prendre :
  • industries et secteurs professionnels,
  • cultures et géolocalisation,
  • rôles socio-culturels et leur communication interpersonnelle.
Gif by Isabel Chiara for #NextLeap 2017
Gif by Isabel Chiara 2017
En 2010, en résidence d’artiste, je savais pertinemment ce que je faisais, et donc je savais que je ne connaitrais jamais tous les résultats, que je lançais un caillou dans l’eau en espérant me nourrir des ondes. Je faisais don au bien commun (les Commons) d’une partie de mes travaux pour contribuer à la révolution lente qui avait déjà commencée. Pour moi le peak était le rapport Stiglitz – @JosephEStiglitz, prix Nobel d’économie, rapport remis à Sarkozy, en 2009 présentant notamment les travaux sur l’indice de bonheur, donc la prise en compte de paramètres originaux et humanistes, en phase avec les pratiques qui allaient venir dans les organisations et chez chacun des humains cultivés et en recherche.
Sachant qu’Edgar Morin, inventeur de la pensée complexe et maître de la trans-disciplinarité, que j’ai eu le plaisir de rencontré, avait été convié à donné son avis au gouvernement, je me sentais à l’aise avec l’idée de ne plus être dans un positionnement politique typiquement français, droite ou gauche, mais de rester non seulement au centre, mais sans ou ne plus appartenir à un parti, tant que la conscience collective n’avait pas progressé sur le changement de civilisation (idée de Morin, reprise par Sarkozy).
L’heure est venue. N’est ce pas ?
De dizaines d’années en dizaines d’années, on finit quand même par se rendre compte des choses. Pendant ce temps là, on a mal éduqué les générations présentes et à venir. Alors le paquet doit être mis sur l’éducation et tous les apprentissages. On le sait depuis l’antiquité. Je suis heureuse, chaque semaine, de voir que des indépendants, des créatifs, des experts, changent le monde de l’éducation, y compris en France. De même, je suis heureuse de voir que les idées et pratiques innovantes sont maintenant dans les entreprises et les organisations (cf. l’entreprise dite libérée). Le changement s’est immiscé partout de façon subtile, grâce à l’acharnement de certains d’entre nous. Ne lâchons pas. Le temps arrive. Bien sûr, je le subis aussi chaque semaine, il manque le Savoir et la mise en pratique dans 80% des cas, mais les petits 20% dont nous faisons partie suffisent à nous recadrer quand on doit se remettre au travail. Ne lâchons rien.
Dans une pratique indépendante de recherche et de développement, on subit les trahisons et le manque de loyauté en tout genre, c’est un classique dans le monde des affaires, mais aussi dans les industries créatives. Encore plus en France qui est la nation de la protection du droit d’auteur ! Alors, quand on jongle avec des licences appelées Creative Commons ou même Copyleft, on devient à la fois une pionnière et un mouton à 5 pattes, donc l’artiste qu’il faut abattre pour les industriels. Je me suis battue contre des mastodontes, pas des moindres puisque Orange avait déposé le mot transmédia à l’INPI, entre autres termes usuels du vocabulaire français. Battue aussi pour maintenir le niveau intellectuel pour faire face à des mauvaises pratiques professionnelles, voire douteuses, tant par les privés (petites agences, freelances), que dans le secteur public (agences de l’état, organisations subventionnées). Je vois d’ailleurs l’argent des contribuables toujours aussi mal réinvesti, surtout dans le domaine des média et de l’innovation numérique. Ah, tiens, pendant que j’y suis, ayant fait partie des startups de la fameuse French Tech, je peux témoigner que c’est beaucoup de paroles et peu de concret, que ce sont les créatifs indépendants, autonomes et non subventionnés,qui servent bien les intérêts des politiques et pas l’inverse.
A quoi me sert la « French Tech » pour l’art du message, du récit, et de la co-création ? (à rien).
Aujourd’hui, l’aspect socio-culturel que j’ai toujours prôné est repris dans les industries créatives. Les industriels et marketers eux se rabattent, comme prévu, sur la réalité virtuelle : VR, nouvel eldorado. Tant mieux. D’une part les vrais transmédiateurs vont pouvoir exercer, et on a commencé, d’autre part, il faut bien se coller au nouveau paradigme de la réalité virtuelle.
Tout un nouveau pan de l’art du message, du récit, de la création, doit être revu pour tous les métiers de la communication, au sens large. Encore plus pour les outils et dispositifs qui émergents. On va pouvoir enfin bénéficier de notre lente révolution pour travailler avec les « groupes transients« , en « open source » (et donc avec une certaine mise en application de notre philosophie et de la « culture ouverte« ), dans un univers narratif étendu, où les « contenus générés par utilisateurs » ne sont pas que l’apanage des agences de publicités, qui de toute façon vont finir par disparaître… Dans 10 ans, les créatifs seront à l’intérieur des entreprises et organisations, les designers transmédia seront des transmédiateurs au bénéfice des équipes agiles, ce qui sera moins couteux et plus efficace. Y compris pour tout ce qui sera le « brand content », la culture de marque, la communication interne et externe, en BtoB et en BtoC. On a déjà commencé… L’intelligence collective prend le dessus. Le manque de savoir faire en bonnes et meilleures pratiques va se ressentir encore plus. Vient le temps des consultants experts, qui ont vraiment une expertise et pas seulement de l’audace et des doigts pour les claviers.
Qualité, polyvalence, éthique.
Grâce à la pertinence de certains de mes choix éthiques, les parasites sont partis d’eux mêmes, comme à chaque fois. Mais ce n’est pas sans douleur. J’ai constaté aussi que mes idées sur le concept transmédia avaient délibérément influencé des praticiens et chercheurs, en France et à l’étranger, jusqu’à Hollywood et Bolywood, auprès des doctorants, et que certaines idées avaient été appliquées. Bien sur il manque les mentions, références et citations pour la plupart du temps. Parfois même, le regard de ceux qui m’ont abusée tombe devant moi quand je les regarde en face. Mais j’ai gardé le bon relationnel avec les alter égo, ceux qui sont dans la même mouvance, transparence et loyauté. Comme par hasard, je constate que ceux-ci sont les plus doués aussi. Je retrouve ainsi toute la pertinence des choix et des crédo de 2011 quand je proposais des concepts bien au delà de la production de contenus ou des plateformes interactives pour ces contenus. Quand j’annonçais le retour de la « qualité », je parlais d’un label de qualité, qui reste à créer, et non des valeurs, qui sont deux choses différentes. L’avenir ira dans le sens du besoin de qualité. Quand je parlais du retour de la polyvalence, je parlais des talents dans le sens des ressources humaines, ce qui n’exclut en rien le besoin d’expertise, mais je mets ainsi en valeur les atouts des personnes d’expérience, douées, qui travaillent à se former. La polyvalence est d’ailleurs devenu un pré-requis, surtout quand vous lisez les profils de postes sur les sites de recherches d’emploi !
Qualité, polyvalence, éthique, seront les piliers qui vont permettre de codifier des pratiques professionnelles créatives du monde qui vient déjà, où l’on va différencier la collaboration de la coopération, de la co-création, tâche difficile que les 7 familles transmédia ont commencée en 2010.

Transmédia : Concept indéfinissable ?

 *Article de 2011 : web.archive.org

Le concept transmédia tend à être une discipline communicationnelle et socio-culturelle, une pratique narrative créative, prenant en compte l’interaction et la participation du public par lesquelles le récit multidimensionnel se propage, se transforme et se transpose sur tous supports médiatiques complémentaires, numériques ou pas.

A cette pratique innovante et collaborative, peuvent s’ajouter toutes pratiques artistiques, des mécaniques de jeu, du web social et des évènements en temps réel.

Une création transmédia  – ou une campagne de communication transmédia – compose un univers narratif : le « Storyworld » de notre jeu des 7 familles transmédia.  La famille Storyworld tire le meilleur de chaque médium utilisé, donc de tous les média, y compris analogiques.

Les Mediaforms, formes médiatiques, demeurent des supports de diffusion et dissémination. Le récit est trans-porté et trans-formé par son audience qui peut devenir pro-active.

Le concept transmédia se base sur la combinaison de liens tissés dans le récit associé à une communauté. La culture participative prend possession de l’histoire, du récit, de l’œuvre.

La narration transmédia existe lorsque certaines conditions sont remplies et ce puis l’antiquité. Ce qui rend le concept nouveau à nos yeux du 21ème siècle (2011) ce sont les outils numériques, les vitesses de dissémination et les modes communicationnels émergents.

En 2010, j’ai créé la page Wikipédia du terme transmédia en français à l’occasion d’une expérimentation transmédiatique en résidence d’artiste. J’ai alors proposé plusieurs définitions en anglais dans le but d’amorcer une discussion globale et ouverte :

  • Transmedia involves a creative community and happens when STORYTELLING and EXPERIENCE come together in a creation designed for multiple devices, formats and platforms.
  • It is a concept, an adjective, a complex notion that is understood viscerally by each individual within a community of associated professionals and practitioners.
  • A project can be defined as taking a transmedia approach when both STORYTELLING and  EXPERIENCE are interwoven. Transmedia properties are those which tell different parts of the story across multiple devices on multiple « mediaforms ». A true transmedia experience would enlist the participation of a community.

Au fur et à mesure de ma recherche pratique et indépendante, avec beaucoup de rencontres professionnelles dans plusieurs pays et notamment nos Meetup ouverts à tous (de 2010 à 2015), je proposais le sens du concept à partir de 3 notions principales qui s’entremêlent pour réaliser une expérience transmédia :

  1. les campagnes en réseaux sociaux, le fameux  “social media marketing”,
  2. le récit transmédiatique, le fameux “transmedia storytelling”,
  3. et la production et création multi-formats, appelées en 2011 multiplatforms, ce que j’appelle les Mediaforms.

Notre postulat : transformer, transcender, hacker

Malgré mon postulat et les efforts soutenus dans la culture et l’innovation numérique pendant plus de 5 ans, et ce sur le plan international, les internautes, et les francophones en particulier, confondent le sujet de la création et communication transmédia avec d’autres sujets connexes tels que :

  • la production multiplateforme,
  • le contenu augmenté, et donc aussi la réalité virtuelle,
  • la franchise dans le secteur du divertissement,
  • les jeux vidéo,
  • les parcours animés,
  • l’expérience utilisateur,
  • le web social et les communautés, notamment il y a confusion entre  curation, et création et management de communautés
  • le marketing et le « branded content »,
  • le web-documentaire, le documentaire interactif.

Une hésitation se fait toujours sentir à propos de l’usage du terme. Notamment en ce qui concerne la façon dont l’utilisateur passe de contenu en contenu (de données en données) sans faire attention au fond du message qui influe son action, ni à ses gestes avec un outil numérique ou sans. Et c’est sans compter le flou engendré par la partie historique et drôle qui met en scène les acteurs de l’innovation industrielle, de la recherche, et les opportunistes capteurs de budgets, mais çà c’est une autre histoire qui sera traduite dans ce blog plus tard.

Il est encore possible d’entendre et lire des blogueurs, des prestataires de service en herbe ou expérimentés, séparer avec assurance l’idée de crossmédia du terme transmédia, et de se positionner très fort sur un axe commercial autour du concept flou dont personne ne détient les réelles valeurs académiques, historiques ou professionnelles. Alors, comme habitude et mimétisme, ils citent Henry Jenkins, comme si ce sujet ne repose que sur une personne, un seul chemin de travail.

S’il vous est important de vérifier les travaux sur le concept transmédia, référez-vous à la thèse de CHRISTY DENA et reportez-vous à TRANSMEDIA RESOURCE KIT, du Canada, en plus des évidentes pages WIKIPEDIA dont nous avons pu garder vivante la version française grâce à nos actions en 2011. JULIE STRATTON est une des toutes premières à avoir travaillé sur ce sujet en créant Transmediaresources.com, et SCOTT WALKER le premier à recenser les évènements sur le sujet, la formation de groupes de réflexion, et avoir proposé un fil de ressources documentaires. Il est également un des pionniers sur le thème de la narration, qui donc définit le concept transmédia avec la notion de SHARED STORYWORLD. D’autres pionniers méritent d’être cités.

Grâce à notre confrère STEPHEN DINEHART nous avons pu obtenir une référence afin d’éviter qu’une seule définition, un seul nom, voire une date, ne soit utilisée dans les blogs francophones. Il s’agit du livre de MARSHA KINDER –  Playing with Power in Movies, Television, and Video Games, 1991 University of California Press. Cette communication a été partagée sur les réseaux et reprises par des agences et blogueurs mais sans mention de leur source. Petit à petit la définition qui s’est propagée en français est restée basée sur peu de chose et invite les internautes francophones à une vision réduite du concept (à ce jour). Ce pourquoi nous agissons en élargissant notre réflexion et en mettant à profit nos années d’expérience et notre réseau de praticiens.

Un nombre, qui allait en grandissant, d’entreprises a tenté l’aventure du concept transmédia en le positionnant en tant que genre ou action de marketing, ce qu’il n’est pas seulement. Je le positionne en tant que discipline en faisant référence à la TRANSDISCIPLINARITE, qui, comme son nom l’indique, à un besoin de compétences multiples associées et combinées pour la création et le communication transmédiatique.

Ce concept demande une telle ouverture d’esprit, qu’il faut y aller avec ses tripes.

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Le jeu des 7 familles transmédia, 2010  Karine Halpern

Nos archives nourrissent nos réflexions que nous partageons via des réseaux sociaux depuis 2010. Beaucoup ont été reprises, souvent sans mention ou citation des sources. Il m’a été donné de surveiller comment les praticiens et les entrepreneurs allaient prendre possession puis lâcher ce concept. J’ai donc créé ma méthode d’accompagnement au projet transmédia qui se fonde sur la maïeutique et introduit la notion de groupes  « transients ».

Nous, au sein de l’association Transmedia Ready*, restons fidèles aux pionniers loyaux et faisons le plaidoyer pour le concept transmédia en tant que discipline socio-culturelle et artistique, en tant que pratique communicationnelle, avec un point de vue anthropologique, voire philosophique, dans le respect des travaux de qualité. Nous avons une vision post révolution numérique et prônons une éthique des pratiques numériques.

Pour valider nos idées, j’ai rencontré personnellement les praticiens, experts et chercheurs, pour les interroger et vérifier nos réflexions. Mon travail se base aussi sur une carrière de plus de 25 ans ans dans la culture et la communication, la coopération internationale et la production de contenu artistique ou de commande.

Du point de vue de la terminologie, la langue choisie pour exprimer le concept étant très importante dans le résultat de sens, je mets parfois deux versions en parallèle quand c’est à propos (français et anglais).

En français, nous ne pouvons pas dire « LE Transmédia », encore moins l’écrire avec un T majuscule : il ne s’agit pas d’un nom propre mais d’un adjectif.

Merci à @EmmanuelBethoux (Twitter), professeur documentaliste, ingénieur pédagogique et transmédiateur, pour sa recherche et son intégrité. Le terme s’accorde donc avec un nom et si vous appliquez cette règle linguistique vous avez alors plus de facilité à comprendre et vous approprier le concept. Le terme ne peut donc pas prétendre à une discipline qui serait  ”Le Transmédia” nous dirions donc : la narration transmédia, la communication transmédia, la production, la pratique, l’œuvre, un dispositif ou une expérience transmédia, ou encore : transmédiatique.

Un concept peut donné lieu à une discipline qui elle donne lieu à des pratiques puis des méthodologies.

Pour identifier une bonne pratique il faut déjà repérer les mauvaises pratiques, spécialement autour d’une discipline nouvelle, souvent mal analysée. Dans la discipline que nous revendiquons, se confondent les genres et les prismes et c’est à partir de ces observations que nous avons identifié une série de catégories listées dès 2012 qui se vérifient au fur et à mesure des avancées technologiques et des usages.

Un univers narratif, donc un récit multidimensionnel, est suffisamment large pour être relié avec d’autres récits complémentaires (side-stories). Notre confrère ULRICH FISCHER parle justement de « récit combinatoire ». Cet univers narratif transmédia peut être abordé par plusieurs points d’entrée distincts et indépendants les uns des autres, donc les éléments narratifs qui constituent une œuvre ou une campagne de communication transmédia peuvent être explorés indépendamment les uns des autres par le public. L’interaction, le partage, est une condition, peu importe le niveau de cette interaction : passif, actif, ré-actif, pro-actif, rétro-actif.

Une plateforme fait référence à un site Internet de diffusion de contenu(s), cela ne donne pas le degré d’interaction possible pour le public. Un MEDIUM est un canal de communication dirigé vers un récepteur depuis son émetteur, donc aussi un support de diffusion. Il n’y a pas d’obligation pour ce canal d’être connecté à l’Internet. Le médium existe de façon analogique. Le travail de MARSHALL McLUHAN n’est pas du tout obsolète, au contraire ! Quand il invite à penser au médium en tant que message, c’est toute une leçon de bonne pratique qui reste encore à explorée.

Cette redéfinition est rendue complexe du fait de la nécessité de symbiose entre des disciplines artistiques et professionnelles qui se coordonnent dans la pratique transmédiatique.

Il convient de non seulement re-contextualiser, mais de prévoir des ponts entre les spécialités de chacun des praticiens, des co-créateurs, avec leurs compétences qui tiennent compte du vocabulaire, des usages et des outils, tout en identifiant les bonnes pratiques dans un contexte trans-culturel. Il n’y a pas de règles dans la création transmédia, chacun est libre de créer, coopérer, ou non.

Dans le cadre de notre démarche chacun est invité à réfléchir par lui-même à la définition en favorisant les possibilités intellectuelles et créatives.

Ci-dessous, un travail sur la problématique de la définition en 2012, effectué pendant mon cours pour le « Master Transmédia” de Sciences Po, IEP de Grenoble. Vous pouvez observer comment chacun définit et orthographie le terme, ce qui donne une indication concernant l’appropriation du concept.

Henry Jenkins, in Convergence Culture, 2006 :

“Transmedia storytelling represents a process where integral elements of a fiction get dispersed systematically across multiple delivery channels for the purpose of creating a unified and coordinated entertainment experience. Ideally, each medium makes its own unique contribution to the unfolding of the story.

“… transmedia storytelling as storytelling across multiple forms of media with each element making distinctive contributions to a fan’s understanding of the story world.”

Révisé :

« A transmedia story unfolds across multiple media platforms with each new text making a distinctive and valuable contribution to the whole. In the ideal form of transmedia storytelling, each medium does what it does best »

Traduction de Karine Halpern, origine  Owni.fr 2010 :

Un récit transmédia se déploie avec chaque élément narratif contribuant distinctement à l’ensemble du récit à travers de multiples supports médiatiques. Dans sa forme idéale, la narration transmédia permet à chaque support de faire ce qu’il sait faire de mieux.

Jeff Gomez, Starlight Runner Entertainment, USA :

“The art of conveying messages, themes or storylines to mass audiences through the artful and well planned use of multiple media-platforms.”

Traduction et note Karine Halpern :

L’art de communiquer des messages, thèmes et récits narratifs à un public de masse, grâce à une stratégie artistique qui utilise la multiplicité des supports de diffusion.

Jeff Gomez nous invite à la notion de récit narratif multidimensionnel – “Multi-Dimensional Storytelling” – et de changement de Paradigme. En 2010 l’agence J. Walter Thompson publia une définition sans mentionner sa source dans “100 Things to Watch in 2011″,  Voyez par vous-mêmes :

“The art of communicating messages, themes and story lines to mass audiences through strategically planned use of multiple Transmedia platforms”.

Avec Gomez nous sommes dans la catégorie “franchise”, ce qu’il a utilisé comme concept pour influer sur la Producers Guild of America pour faire admettre le terme « transmedia » avec le métier de “Transmedia Producer”. Cette action déclenché une polémique sur la définition (Filmmaker Magazine, USA, 2010). Depuis, les choses ont changé, cela peut faire l’objet d’un article dédié.

Alison Norrington, auteure et consultante, Storycentral, UK :

Transmedia storytelling is the successful organic flow of narrative over a host of platforms, each one excelling at what it does best… the complex approach to telling a story over multiple platforms (both on and offline)… There are a host of elements to consider that reach far beyond traditional, linear storytelling.

Tweet de @SimonPulman, avocat, USA :

It is a generally accepted principle that collaboration and cooperation are critical elements when taking a transmedia approach to content creation and IP development.”

Morgan Bouchet, Orange, France :

A la différence du Cross-media qui décline un contenu principal sur des médias complémentaires, le transmedia articule un univers narratif original sur différents médias. Cet univers est porté par différents supports qui apportent, grâce à leur spécificité d’usage et leur capacité technologique, un regard nouveau et complémentaire sur l’univers et l’histoire.”

Claire et Manon, étudiantes, France :

Le Transmédia est une forme de narration qui inclut l’utilisation de plusieurs supports médiatiques de manière complémentaire, afin de développer un univers narratif. Il est basé sur la participation de l’utilisateur, et la naissance d’une communauté autour de l’univers. Qu’en pensez vous ?”

Scott Walker, Shared Storyworlds, auteur, curateur, USA :

In general, I view transmedia as the telling of a story (or a set of stories in a shared world) across multiple platforms and mediums. However, we are still far from agreement over both the term and its definition.

The practice of transmedia predates the term by decades or even centuries. In many ways, we’re still experimenting with it, working our way towards both a vocabulary and a refined set of practices. And it’s important to understand that transmedia isn’t limited to science fiction/fantasy or even entertainment. Transmedia can be applied to documentary filmmaking, education, politics, non-profit, etc. We truly are just beginning to understand its full possibilities and promises ».

_*Transmedia Ready became incorporated in 2017 as a small corporation and Transmedia Alliance is a non for profit registered in France. You can find the Alliance on LinkedIn.

_*Article publié en 2011, révisé en 2012 et 2017.

2014 Transmedia Diaries 

Nous entrons dans une autre phase, celle du retour en philosophie. 

Pour 2015 je prédis la prise de conscience du besoin d’éthique dans les pratiques en réseaux sociaux et pratiques transmédiatiques en tout genre. Je prédis l’émergence du “management politique” moderne” qui fait partie d’un mouvement “NOUVELLE RENAISSANCE”, que j’appelle aussi “Renaissance Créative”, nouvelle parce que différente de l’originale des 15 et 16ème siècles. Pour le 21ème je prédis « L’industrie du Soi », le retour du grand questionnement de la démocratie, le grand chamboulement du féminisme, la nécessité de progrès, une fois les effets de mode retombés, ce qui arrive maintenant, nous entrons dans une autre phase, celle du retour en philosophie. Ce n’est pas pour rien si Socrate est souvent cité dans les blogs et les « vraies » œuvres littéraires. 

J’insiste sur l’usage de lettres capitales au mots clés, “mots titres”, comme c’est le cas en anglais. Je crée ma langue du web, me permettant exceptions orthographiques et syntaxiques choisies pour cette “Renaissance” qui a lieu aussi dans les langues. Une langue universelle est en train de naître par le web sémantique. Or, il est très difficile de reprendre l’écriture après la période vécue de 2011 à 2014 que je publierai bientôt dans les « Transmedia Diaries » en français. Passer à 2015 est une étape lourde et attendue, porteuse de l’expérience du passé, long. Devrais-je dire le “contenu” du passé ? Car dès l’an 2000 je prononçais les termes “contenus” et “contenants” pour expliquer les nouvelles formes de communication et de fabrication de tout message sur tous supports, faisant référence aux contenus produits pour les écrans depuis l’invention du cinéma, et à une révolution numérique, très largement entamée dans les années 90, que je prenais de plein fouet et maîtrisait de plein grès dans mon travail et dans ma création dans le cinéma et l’audiovisuel.

Avec l’ère « digitale » … – Je hais le mot « digital » qui ne veut rien dire en français, il remplace le terme « numérique » à mauvais escient – Et avec la mode du développement personnel à tout va, « l’industrie du Soi » est née. Elle souhaite contre-balancer avec le consumérisme mais en réalité en fait partie. Pour ma part je l’ai abordée dans toutes ses coutures depuis les années 80, évitant les pièges tant bien que mal, jusqu’à me former à des techniques d’analyse et de coaching, piochant dans la littérature et les séminaires pour faire un mélange Euro-américain (j’adore mes origines belges !). Aussi j’ai pensé que je pouvais en tirer partie pour mes travaux créatifs, la médiation et le travail de conseil stratégique. 

Tout est lié et se tient ensemble dans un système complexe.

Parce que mon point d’orgue est de prouver que tout est lié et se tient ensemble dans un système complexe, pour reprendre un terme et un thème d’Edgar Morin – que j’ai bien sur aussi rencontré et qui m’a inspiré la grand thème de la transdisciplinarité. Je lie les principes du développement personnel aux pratiques du marketing, du storytelling, de la communication et du management du 21ème siècle. Je fais de l’analyse non synthétique car le monde d’aujourd’hui est trop complexe pour que l’on oublie qu’Edgar Morin nous avait prévenus avec sa théorie de la complexité. On est plein dedans ! Et bien sur cela s’applique au concept transmédia qui de loin est autre chose que celui qui se répand dans le monde du divertissement, du marketing et du web !  

Cela s’applique aussi à la vie politique. Tout s’applique à la politique. Et je n’ai pas de mots pour dire que le “management politique” est une action, une profession, une spécialité, qui ne doit surtout pas être l’apanage des élus, des énarques ou des hommes de pouvoir, le management politique doit émerger vite, haut et fort, pour les êtres doués de bon sens, surtout pour les femmes. 

Pour 2015, pas besoin de travailler dans une agence de pub pour tirer et prédire des tendances. 

L’expérience de la vie et l’expérience professionnelle donnent raison à chacun qui saura user de bonnes pratiques. La polyvalence, la qualité et les nouvelles bonnes pratiques sont de mise. Fin du « bullshitting » du web et du transmédia. Les tendances sont déjà évidentes, reste à voir si elles vont être traitées avec éthique, soin et application : 

– l’éthique, l’éthique des média, l’éthique du web social

– la Nouvelle Renaissance, la renaissance créative

– le management politique

– la langue universelle, le web sémantique

– l’industrie du soi

– et deux sujets qui passent de l’intelligence économique au grand public : la santé et l’éducation.

Aussi en 2014 est né le format d’atelier TRANSMEDIA MIX. Je traite ce sujet, l’éducation, avec un blog dédié créé lors de événement que j’ai produis en Juin 2014 au Centre Pompidou avec l’IRI – Institut de Recherche et d’Innovation – que je remercie vivement pour m’avoir donné carte blanche et accompagnée pendant plusieurs mois.

Composite des formats « Barcamp » et hackathon, d’où le nom proposé d’ailleurs par Samuel Bausson (@samuelbausson) dans une conversation sur Twitter. (Je rappelle le premier TransmediaCamp de 2011 an Mai à Marseille : http://barcamp.org/w/page/39375003/Transmedia-Ready-Think-Do-Tank). Le Transmedia Mix fut l’ultime preuve de concept pour le jeu des 7 familles transmédia et reste une base de coaching de projets dans le domaine de l’éducation et de la création transmédia, format concret qui accompagne la marque de fabrique Transmedia Ready comme à l’origine de la création du concept en 2010. 

2014 est l’année de la fin du « Meetup Transmedia France/Alliance » http://www.meetup.com/TransmediaFrance/ pour me remercier d’avoir assumé le rôle de pionnière pendant 4 ans ! Nous nous sommes rapprochés du COGLAB http://www.coglab.fr/ et redirigeons les membres du groupe vers leur Meetup. Le dernier Meetup Transmedia en commun fut très riche et très sympa, il va dans le sens éthiques et philosophique que je voulais donner à ce mouvement, en phase avec la culture du hacking et de l’open source. 

Pour la coopération internationale il existe le groupe ouvert en Linkedin : Transmedia Alliance.  https://www.linkedin.com/groups/TRANSMEDIA-ALLIANCE-3936224/about

Et pour le partage d’information concernant les pratiques, les méthodologies et les projets j’ai créé le tout premier groupe Facebook sur le sujet transmédia en 2010 à l’occasion de l’événement en temps réel, le Transmedia Live Storm, avec Pierre Côté de Montréal, lors d’une résidence d’artiste à Paris > http://youtu.be/IQL522c7Kt8 merci @EmmanuelBethoux. Tout est parti de là.  Juste après d’autres groupes se sont créés, similaires, piochant leur motivation en m’envoyant des messages avec des demandes et des questions, et ce de tout pays. Mon idée derrière tout çà ? A suivre…

2014 fut l’année de ma participation au mouvement de Michael Margolis, @Getstoried, « Story U », travail de création narrative avec lequel je fais des parallèles avec le jeu des 7 familles transmédia qui me sert tout le temps pour réfléchir et dialoguer (Design Thinking). Bien sur j’avais rencontré Michael dans le « Network of Networks » que j’avais commencé… Un des résultats de la convergence avec #StoryU est une diapo qui sera révisée (ci-dessous).

Conclure un article traversant 2014 – 2015 n’est pas aisé car tout est mouvant. Le livre de Nathalie Loiseau, « Choisissez tout  » est porteur de vérités tout en ouvrant l’horizon avec le renouveau du féminisme. Ce sujet fait partie de la « Nouvelle Renaissance » que vous voyez poindre et grandir dans le monde entier. Le lien euro-américain est le livre de James Altucher, « Choose Yourself », James qui anime une conversation en ligne sur Twitter avec tous, ainsi que des émissions de radio indépendantes.  Investisseur dans la tech reconverti en une sorte de guru de geeks qui font du yoga les samedis. 

Mais, bon sang, c’est bien du livre de Edgar Morin, « Pour sortir du XXème siècle » que vous allez accepter les évidences… Edgar Morin et la transdisciplinarité.

http://www.ina.fr/video/I08017748

Dialectique des concepts transmedia et web social (2012)

Dans mes « TRANSMEDIA DIARIES » je livre détails personnels, anecdotes, ragots et avis très personnels, je déploie mes archives et ma mémoire visuelle et auditive travaillée grâce au médium cinéma en tant que praticienne.

(This post exists in English)

Un médium, des médias, et non !, McLuhan n’est pas du tout obsolète, bien au contraire ! Il n’est pas trop tard pour que les soi-disant experts se mettent à le revisiter (c’est d’ailleurs pratiquer au Canada. La communication est une discipline récente du 20ème siècle, qui n’a pas du tout été approfondie et c’est maintenant qu’il faut le faire. 

Communication interpersonnelle.

L’art de communiquer entre des individus… Or, cela s’applique à différentes échelles en ligne, « sur le web », car cette interaction peut-être privée mais en ligne, publique et en ligne, ou publique et sur des réseaux très ouverts avec « étiquettes », « tags », et ses mots clés associés qui donnent à l’interaction une certaine puissance et direction, parfois souhaitée mais parfois non désirée. On peut donc être agréablement surpris ou très déçu, ou tout simplement user de stratégie pour mettre l’efficience des réseaux et de la communication au service de notre message. Si l’ensemble est cohérent et permet de pénétrer un univers qui possède un vraie narration que les internautes, ainsi que les personnes de la notre vie réelle, découvrent au fur et à mesure tout en y contribuant en fonction de leur désir, alors on arrive à une communication transmédia qui n’a rien à voir avec le marketing et tout à voir avec le pouvoir de la communication et du bon usage de ses supports. 

La présence en ligne.

Cette formule dialectique me semble plus appropriée car dans l’expression « présence en ligne » il y a toutes les échelles, communication interpersonnelle incluse, mais aussi interactions publiques, simplement posées là, « sur le web », pour être alpaguées par n’importe qui et n’importe quand, puis laissées à l’abandon, ou reprises, voire commentées, et parfois remixées.

Le web social.

Cette formule que j’ai commencée à utiliser il y a deux ans, me semble toujours la plus appropriée, à mon sens personnel et professionnel, sans tenir compte des recherches académiques, mais en s’intéressant à la dimension R&D et la transdisciplinarité. Cette formule prend en compte l’aspect sociologique, sémantique, sémiotique, communicationnel, médiatique, technologique, etc.

Communication en ligne.

Cette expression semble être la formule idéale du point de vue classique, francophone et transposable. Or elle me fait penser à la communication d’entreprise, « corporate », pour son côté carré et dirigé. Communiquer en ligne peut être une interaction de « push » quand une entreprise pousse un produit vers les consommateurs, ou lorsqu’une classe dirigeante s’adresse à un groupe de façon paternaliste, ou encore dans le cadre de formulation de campagne BtoB, business to business, on reste donc dans un cadre professionnel et peu accessible au grand public. 

Le web et les réseaux, une nouvelle « synchronie ».

Et qu’on fasse la remarque de l’usage des guillemets me plait ! Car les guillemets ici dans les articles que je vous soumets, deviennent un outil de langage pour aider à la médiation de ma « communication en ligne », dans le « web social », avec une visée de « présence en ligne » et un soucis d’expression des savoirs partagés. Cette position sociale et numérique est très en phase avec un certain militantisme de la « culture ouverte », nouvelle démocratie participative encore balbutiante, qui s’évade et se restructure à chaque fois dans des actions ponctuelles en ligne, qui servent d’expérimentation à tout un chacun. Du coup, depuis que le web est accessible à tous, ou presque, des individus pratiquent une recherche appliquée fort utile à l’ensemble de la population, mais qui n’est pas encore reconnue par le milieu académique. Par contre nous savons déjà que cette pratique de R&DA, Recherche et Développement Appliqués, est fort utile à la nouvelle économie mondiale. Et ici j’emploie le terme mondial au lieu de global à bon escient.

Synchronie, synchronicité

Ce terme m’est venu tout simplement de discussions animées avec des acteurs, des comédiens, dans la veine de la pratique de Stanislavski que j’ai eu plaisir à étudier à Hunter College, City University of New York, en 1986, auprès du Professeur polonais d’art dramatique Bogdan Trukan, qui s’amusait à me parler français alors que j’étais là pour améliorer mon anglais. La méthode de Stanislavski est mentionnée dans le travail récent sur l’intelligence ce émotionnelle de Daniel Goleman.

L’idée de la synchronicité m’a poursuivie toute ma vie durant jusqu’au jour où j’ai lu le travail de Jean-François Vézina, psychologue et auteur canadien, qui m’a bien sur amenée à lire Jung . Comme Vézina, approcher la psychologie par le biais du cinéma fut une astuce qui m’a été bien utile ! Ces deux disciplines ensemble, cinéma et psychologie, m’ont extrêmement servies dans mon approche de la communication numérique. Imaginez y ajouter la discipline de la musique… J’ai vite retrouvé le terme synchronicité dans les échanges avec les pionniers du web, pour enfin avoir le plaisir de le lire dans le dernier livre de Daniel Goleman (Cultiver l’intelligence émotionnelle, Pocket, 2006, p 57), qui, heureusement rend un peu plus officiel les recherches en matières d’intelligence émotionnelle et intelligence relationnelle.

Intéressons-nous aux deux grandes disciplines parallèles et complémentaires :

la pratique des réseaux sociaux en ligne du point technologique,

et celle du point de vue de la communication humaine,

qui créent deux formes de synchronicité, l’une émanant des outils et de la programmation informatique, et l’autre émanant de l’expression et de la perception humaine.

Au sujet du terme « perception », j’y tiens fort car c’est un terme que je tiens de la théorie de la communication qui me semble plus approprié que le terme « réception » utilisé par des chercheurs français concernant la réception des œuvres par le public. Ayant aussi étudié la médiation culturelle, je fais une différence entre réception et perception, comme je fais la différence entre la synchronie des codes informatiques et la synchronie d’une pensée humaine exprimée dans une conversation en réseau social en ligne.

N’ayez pas peur des mots !

Un des objectifs de cette dialectique est de s’amuser avec les mots pour défaire les peurs face à la pratique de la transdisciplinarité, incontournable, que nous n’avons pas voulu préparer alors que le grand Edgar Morin nous avait pourtant bien prévenus ! Ma démarche est une réaction aux bien trop nombreuses mauvaises pratiques pour lesquelles nous n’aurons jamais assez pour les analyser et expliquer. Mon analyse se base sur l’observation à très long terme, comme dans la recherche scientifique médicale, et sur des expérimentations concrètes, comme dans les laboratoires de recherche médicale. C’est ma R&DA. Je parle de discipline biopharmaceutique à bon escient car c’est un sujet que je dois développer, qui est d’actualité, incluant l’approche du transhumanisme et l’usage des outils technologiques dans la « biotech » et le développement de certains secteurs économiques de pointes.

Pour conclure avec la dialectique et la R&DA.

J’insiste sur le fait que les chercheurs du monde académique sont fort séparés du monde professionnel, et donc de la transmission des savoir-faire (et c’est sans compte sur les savoir-être), spécialement en France, et que les enseignants de nouvelles matières sont souvent, voire la plupart du temps, des chercheurs ou experts qui n’ont jamais mis les mains dans le cambouis. Quelques exceptions, que j’ai agréablement constatées, me confirment cette règle par leur rareté (note). Cela pose un autre problème de société. On savait que cela allait arriver, mais j’ai pu constaté que les règles officielles et officieuses du monde académique rendent le tout obscure et médiocre, amenant des savoirs mal documentés et non vérifiés auprès d’une population au chômage qui ne sait où trouver des labels de qualité pour une économie multiculturelle et mouvante.

Identifier les mauvaises pratiques est la seule solution actuelle en communication numérique, en web social et en création transmédia, pour analyser et créer des méthodologies et faire des préconisations. Analyser ses erreurs a toujours été la méthode de progrès pour l’être humain.

La labelisation par la qualité est sans doute la prochaine niche. Startupers et politiciens, à vos marques !

Mes champions pour cet article : Edgar Morin – Brian Clark – Stuart Ewen

Une création transmédia ou un concept indéfinissable.

Article de septembre 2011 pour : www.cultural-engineering.com

Depuis quelques mois nous avons progressé dans la compréhension du terme transmédia. Ceci étant dit il reste un long travail à faire au niveau des valeurs qu’il transporte dans son univers non seulement de création, mais de communautés de l’Internet. A la base la rencontre de créations, de créateurs, d’industries, et un nombre considérable de discussions dans les réseaux sur le web, à travers des groupes et lors d’évènements privés ou publics, mais aussi des fils de discussions tant sur des plateformes ludiques, sociales que professionnelles.

La narration transmédia existe lorsque certaines conditions sont remplies et je vais m’en expliquer. Mais la narration transmédia, il me semble, est plus forte et plus durable si elle englobe des valeurs nécessaires aux bonnes pratiques de production, d’une part, et aux bonnes pratiques de la communauté au sens large, incluant le public et les usagers, qu’il s’agisse d’une audience passive, active, voire pro-active ou re-active.

Un récit est transporté et transformé. J’utilise à bon escient le mot transformation de façon à ce que les destinataires de mes messages aient dans leur esprit ce mot qui est aussi un synonyme du mot ouverture. Et non arrivons donc à la notion d’ouverture d’esprit.

Si votre récit est large et complexe il peut, grâce à la multiplicité des plateformes, des médias, s’étaler partout et se transformer en fonction du médium où l’histoire se déroule et en fonction des interactions qui vont en découler. Tout est possible. Tout reste à inventer.

Ce qu’on appelle dans les métiers des médias, le « storytelling », n’est en fait que le terme qui désigne la notion de récit, d’histoire dans le sens du conte. Ce qu’on appelle le « social media » est la forme de communication qui englobe les fonctions de l’Internet et qui est multiple dans le sens où cette communication fait appel à beaucoup de sens en même temps pour un être devenu « connecté ».

Peut importe les termes et les actions, ce qui ressort de cette imbroglio médiatique c’est que, comme d’habitude, chacun voit midi à sa porte. Les professionnels du marketing sont les plus rapides. Les industriels, vendeurs de matériel et services, mettent vite des moyens financiers et stratégies de marketing en place pour utiliser toutes les nouvelles techniques et astuces possibles pour mettre en avant leur marque. Logique. Les professionnels des industries culturelles reprennent le flambeau pour faire valoir leur talent et leur voix citoyenne. Légitime. Et les artistes arrivent en clamant leur indépendance et rappelant à tout va qu’ils avaient eu les idées avant en ressortant des dates et des études de cas, tout à fait compréhensible. Ne parlons même pas des chercheurs qui, entre temps, sont aller voir ailleurs pour être plus en phase avec leur idées (fuite des cerveaux).

En effet, ce qui a changé avec Internet, ce n’est pas seulement la totalité de nos relations et nos comportements, mais aussi la façon dont nous pouvons protéger nos valeurs et mettre en avant nos idées. Aller communiquer sur Internet est une démarche individuelle qui remet l’humain au centre de la vie sociale, politique, communicationnelle, certains diraient cognitive, et par conséquent culturelle.

La culture EST, du verbe être, elle n’a pas besoin de se dire exceptionnelle.

Le terme transmédia existe depuis bien longtemps et on s’est amusé sur le web en fouillant et en partageant à son sujet. Soit. Il fait référence à l’étude des médias, à la théorie de la communication. Il renvoi à des notions conceptuelles et non techniques. Il est toujours difficile pour des apprenants à absorber des concepts. Alors les postulats et la maïeutique peuvent aider. Poser des postulats permet de réfléchir et de discuter. La Maïeutique nous vient des philosophies grecques (encore eux) et redonne à l’humain sa valeur en l’amenant à trouver des solutions par lui-même et en étant dans une phase d’apprentissage qui le grandit.

Le fait que la technologie du 21ème siècle soit arrivée si vite dans les mains de tous les confortables citoyens des pays forts développés, a donné l’occasion au concept transmédia de démarrer une nouvelle carrière ! En effet dans les industries du cinéma et du jeu – jeu vidéo, jeu sur Internet et sur mobile – voire aussi maintenant dans l’industrie littéraire, ce terme renvoi à des notions de récit étendu sur plusieurs média qui donnent à l’histoire et à ses personnages plus d’envergure, qui donnent aux créateurs plus de possibilités de lecture, et qui actionnent les alarmes de la production et distribution de produits culturels qui génèrent des revenus.

L’utilisation du terme dans les réseaux des industries culturelles fait vite des adeptes, mais aussi rapidement des réactions vives qui invitent à une réflexion sur tous les sujets délicats : visite du droit d’auteur, modèle économique, gestion de communautés, comportements et usages du public, nouveaux métiers des médias et de la culture, transformation des modèles traditionnels, incorporation des domaines liés tels que l’éducation et la citoyenneté… Il y a une dimension politique qui émane de la création transmédia et c’est aussi ce dont parle le Professeur Henry Jenkins dans « Convergence Culture » qui devrait être traduit en français actuellement.

La narration transmédia telle que possible avec les arts et la culture, est bien plus puissante qu’une opération marketing qui veut tenter un nouveau modèle économique pour continuer à atteindre un public cible, ou qui veut expérimenter avec les usages des audiences dispersées sur les plateformes de diffusion. Elle fait appel à la reconsidération de la manière dont les créateurs travaillent ensemble ou non, avec ou pour leur public, à la manière dont les égos se reconsidèrent pour non seulement créer, faire passer un message, et atteindre un public, ou encore, faire que leur œuvre soit durable et qu’elle ne soit pas noyée dans la masse de contenus créatifs que nous avons formée. Et quand bien même j’ai pu rencontrer des créateurs qui revendiquent la création transmédia, lorsque vient le moment de la concrétisation, l’égo surchargé empêche souvent la co-création et l’anticipation sur la non-possession de l’œuvre du point de vue artistique et intellectuel.

Si une œuvre transmédia est large et complexe, même si elle peut être faite avec toutes sortes de budgets et contraintes, elle demande une association d’expertises qui doivent être conduites par un chef d’orchestre. Chacun jouant de son instrument dans une œuvre symphonique qui sera appréciée à chaque fois différemment par son public. Pour que l’œuvre puisse trouver son modèle communautaire et économique, il faut que les interprètes, les co-créateurs, soient tous associés dés le départ et que la transparence règne. C’est très difficile à faire pour des créateurs qui se sont formés au droit d’auteur et au marketing de soi-même.

Le langage utilisé par la communauté internationale de praticiens transmédia est déjà polémique en anglais, alors on peut comprendre qu’il soit tâtonnant en français. Mais lorsque l’on prend la peine d’ouvrir son esprit comme l’on ouvre un livre dans lequel tout peut arriver, on devrait être capable d’arrêter la polémique et de prendre une position progressiste d’apprenant qui ensuite nous amène vers la co-création.

Il y a certes des pré requis que nous avons, au fur et à mesure des siècles, identifiés pour pouvoir non seulement vivre en communauté, mais surtout créer en communauté, et c’est avec les médias et les pratiques numériques que tout cela prend encore plus d’ampleur. Le créateur qui sait s’ouvrir aux pratiques numériques dans toute leur fonctions et leur amplitude, peut devenir un praticien transmédia certes, mais il serait intéressant qu’il puisse aussi revenir aux traditions socioculturelles qui prennent en compte tous les médias, et pas seulement ceux qui génèrent des revenus auprès des fournisseurs d’accès à Internet.

Etant donné qu’une création transmédia est forcément plus porteuse avec au moins deux langues, et que nous avons intégré dans notre vie courante la globalisation, il va de soit que les ressources les plus abouties et intéressantes demeurent dans la langue anglaise de façon à partager avec plusieurs territoires et cultures. Il serait idiot de penser qu’il y a une prédominance américaine car, en effet, non seulement les penseurs anglophones sont souvent inspirés par des penseurs européens, voire français, mais il y aussi beaucoup d’échanges entres experts, chercheurs et praticiens de tous pays.

Mes postulats et accès à une série de liens et documentation (anglais) : http://www.slideshare.net/KHwork/transmedia-ready-masterclass-san-sebastian-film-festival-2011-bis

2011, OWNI.fr. Un journal qui n’a pas de bord

Origine de cette discussion. 1987, City University of New York, 68th Street, dans un amphi : “The medium is the message” (McLuhan), blablabla… I’m sitting at the back of the theater, amazed by the beautiful large room full of silent cosmopolitan students. It looks like we all have been required to take the « English As a Second Language » course. Oops, j’ai écris en anglais, c’est sorti comme çà du cerveau gauche… 

Je suis à bord du Web et je navigue en me laissant guider par les forces de la nature humaine. 

Revendiquer McLuhan, et maintenant Henry Jenkins, et donc Pierre Levy, bien que toujours fan d’Edgar Morin. Ceci devra donc être explicité, mais déjà nous pouvons voir un pont, le lien entre les années 60 et le 21ème siècle. 

Voici donc la suite de mes postulats inspiré par la recherche expérimentale et libre, indépendante donc, au sujet de la création “transmédia”. 

Publier librement. 

Bien que je pourrais continuer mon « Transmedia Diaries » sur Owni.fr, ce qui me donnerait somme toute plus de visibilité, j’ai choisis de le faire d’une manière introspective, directe et  franche, toujours expérimentale, et m’éloignant du journalisme je risque de gaver les internautes avec des propos égocentrés. Je « post » donc chez moi. Ce qui est pratique avec les média sociaux et la multiplicité des supports, c’est que je peux prévenir tous mes « followers » que je poste chez moi ! Mais bien sur, je réserve quelques surprises pour les éditeurs qui m’invitent à poster. Ici aussi nous aurons donc les chapitres qui vont bien, l’un dédié à la création, l’autre à l’égocentrisme, et je vous en passe des vertes et des pas mûres dans le futur sommaire (on se lâche, bloguer c’est fait pour çà et c’est un sujet d’article en soi). 

Jouer du Web sémantique et de la sémantique tout court. 

Je me marre avec le mot sémantique et les mots que des « experts du Web » puisent dans la langue pour leur donner une nouvelle définition qui l’éloigne de l’originale, tout simplement parce que nous n’avons plus assez de mots, mais aussi parce que ces soi-disant « experts » forment un petit cercle qui parle avec lui-même sans vraiment extrapoler et complémenter sa recherche. Pas assez de pluridisciplinarité dans le monde pluridisciplinaire. Typique, et typiquement français aussi. Paradoxal. Il faut inventer les nouveaux mots. Comme les nouvelles professions. Et si on revenait au Latin ? Evidemment ceci peut faire l’objet de nombreux articles. 

Restituer ma pratique des média sociaux. 

Faut-il expliquer ? C’est le comble, dirait le blogueur français qui revendique ses années de pratique pour justifier son travail et sa notoriété, car dans le Web ce n’est pas le talent qui compte, ni même la carrière, mais la notoriété (voire et voir le « Klout »…), et on s’amuse à les entendre se congratuler en faisant référence aux années, donc au temps, et non à la qualité, donc au talent et à l’expertise. Il ne s’agit pas de n’importe quelle notoriété, ici il s’agit de celle qui déforme les agents du marketing qui cherchent à calculer le retour sur investissement de façon tangible, alors qu’il s’agit non seulement du temps virtuel que l’on passe sur les réseaux mais surtout de la qualité de notre esprit (à développer, l’article, et l’esprit). 

Restituer ma pratique de la Communication Humaine («Human Communications») 

Commentaires ? Oui l’étude de la psychologie et de la philosophie, de l’histoire, de la socio et l’anthropo va nous aider. Mais si nous n’avons qu’une seule vie dans cette vie alors je prône le retour de la polyvalence, les actions autodidactes poussées (et non survolées) et la forme démocratique de philosophie qui entend que j’entre dans l’Agora et prenne la parole. On en revient à McLuhan qui mis en avant les média au moment même où les travaux sur la psychologique cognitive sortaient du lot aussi et où de nouvelles pratiques de développement de l’esprit humain faisaient le tour du monde. C’était donc bien le début du monde médiatique global, et les Beatles sont partis en Inde… « Let it Be ! » (je reviendrai sur ce point). 

Revendiquer le retour de la Polyvalence.  

Ce n’est pas trop tôt. J’ai cru qu’ayant commencé ma carrière à la fin des années 80 (il est temps de l’annoncer clairement ! Cf. le cercle des experts, morte de rire, comme on dirait chez les hackers), et étant donné la façon dont on recrute les salariés où mandate les prestataires en France, que je ne pourrai jamais faire valoir ma polyvalence. Trompée, je peux ! Je DOIS. C’est exactement en phase avec mon sujet transmédia. Pluri = Poly ? 

La polyvalence est non seulement une nécessité dans la création, mais dans la nouvelle économie qui point, et c’est un juste retour à la valeur des choses de la vie. La polyvalence valorisée, est une réponse au chômage, aux peurs, aux relations difficiles, au désir de succès et à la qualité des œuvres, sous réserve que la polyvalence n’empiète pas sur l’expertise. 

Revendiquer le retour de la qualité. 

Les années 2000 ont vu éclorent les labels de qualité de ceci et de cela. Dans les industries créatives (puisque c’est le « mot » en français, industrie pour secteur, et créative pour culturelle et artistique), on ne peut étayer un label de qualité, il me semble, bien que certains se donnent la peine abusive de le faire. Par exemple en apposant des logos de ceci et de cela. Je comprends la nécessité de la justification, je la pratique aussi, avec amusement. Et je passe l’éternelle discussion sur le sens critique, le goût, les critères… Ne voit-on pas non plus des évènements culturels établir des programmations qui ne tiennent qu’au goût d’une seule personne ? J’ai pratiqué, je vais en parler (écrire). 

La Qualité est le passage obligé pour faire sortir une œuvre du lot dans les méandres du Web, elle ne tient pas qu’à l’objet mais aussi aux regards et aux attentions que l’on porte à l’objet. 

Parler des choses qui fâchent. 

Argent, politique et relations humaines. Ceci étant totalement lié à la création transmédia, si ce terme doit tenir dans notre vocabulaire socioculturel, médiatique, créatif, voire politique (et oui !), il n’est pas question de laisser croire aux internautes que le terme transmédia est issu du Web et réservé aux changements radicaux de pratiques médiatiques et de diffusion des œuvres, réservé aux soi-disant experts qui sortent de partout comme des champignons. Mais où sont les ressources documentaires ? Lol. 

Faut-il donc se justifier ? 

Ceci entre dans la case « j’écris-en-français ». Et quand bien même je mettrais en application mon tag #Leavemycountry (« quitter mon pays »), si je veux parler à des francophones ou continuer de pratiquer les industries culturelles françaises, je dois faire cet effort désagréable de me justifier pour remettre les choses à leur place et pour expliquer pourquoi je me permets de poser quelques postulats ou demander à revenir sur un sujet qui doit être analysé avant d’être mal exploité. Et si on relevait un peu le nez de notre nombril ou smartphone ? 

Cela va t-il devenir un livre blanc ? 

Je ne sais pas. Mais par contre j’ai observé depuis une bonne année maintenant, que plusieurs personnes de l’entourage médiatique (au sens large) proposent des choses mais que personne ne s’y met vraiment, alors que tous les outils sont là. Quand on ouvre une place de discussion sur la toile, les écarts de compréhension sont tels que même les outils ne permettent plus la suite de la discussion. D’ailleurs quand une discussion fort bonne se déploie sur le Web (j’en parlerai), elle est finalement laissée à elle-même, comme une archive, car l’un des participants l’emmène vivre ailleurs en la transformant. Trans-former. C’est souvent un échec d’ailleurs, le déplacement du lieu de discussion (à voir dans l’aspect « Social TV »). C’est l’étude de ce que j’appelle les « groupes transients » et c’est exactement une extension de la forme démocratique. Les usagers resteront transients, c’est la valeur humaine, par contre il faut des lieux de discussion. Nous les créons. A ce sujet j’aimerais parler des travaux de la Fabrique de Démocratie, groupe de travail modulaire et libre que j’ai suivi un temps. 

Pratiquer une forme éditoriale. 

D’une part je vais déployer une série introspective, et d’autre part je mets en place la suite de ma recherche dans des groupes plus ou moins larges aux expertises complémentaires, où les idées évoluent de façon professionnelle et créative, ce qui veut dire qu’elles doivent générer un nouveau modèle économique. L’un de mes objectifs étant de générer des revenus qui vont permettre un investissement dans le développement de projets transmédia. Je me suis énormément essoufflée à développer des projets créatifs, et, au bout d’une petite vingtaine d’années, j’ai compris que j’avais raison de ne pas entrer dans les cases, et qu’une des solutions est de fabriquer ses propres cases, d’en faire le contour souple, mouvant, voire fluide, de façon à ce que le contenu (œuvre) et les média (supports) puissent s’autogérer, se tisser, en réinventant des modèles économiques pour chaque expérience. Il peut y avoir des contenus peu onéreux et des productions à gros budget. Comme d’habitude… Et bien sur toujours ce petit ton sarcastique qui montre que je suis dans l’humour, certes, mais dans l’exigence avant tout, et les valeurs humaines. Je quitte ceux qui n’ont pas la même exigence et je remercie Seth Godin. Lorsque je parlais de contenus et contenants, on me regardait avec un gros point d’interrogation. 

Aujourd‘hui on comprend mieux pourquoi des deux secteurs, ou phases même, sont des encrages nécessaires à la compréhension de la production d’œuvres.

Ecrire en français. 

Ayant testé l’anglais sur les écrans des alter ego dans la même recherche  (transmédia, et donc ?), j’ai bien vu que la révision par des natifs n’est pas la solution du conteur. Comme quoi l’on revient toujours au fameux mot clé : « storytelling ». Et bien sur le problème typiquement français, que nous explorons, je ne dis pas francophone ici, le français dans sa culture souvent mal exploitée. A propos de français, je prends la permission des choix qui peuvent déplaire aux gens des Lettres.   

Nota Bene (ah, le Latin…) : Lorsque j’ai commencé à écrire sur le net, mon amie Nicole était encore avec nous. Elle était une femme de Lettres et de Culture. Elle enseignait le métier de libraire et avait un goût pour la politique et les sciences sociales et philosophiques. Nicole aurait bien aimé être ma correctrice. Elle nous a quitté en Mai dernier alors que je lançais le prototype d’un outil pédagogique que j’ai créé pour affiner ma recherche, mes propos et mon partage. Merci Nicole d’avoir donné un signe si intense bien que douloureux. De même que d’autres ont quitté la terre alors qu’ils étaient en pleine expansion créatrice, et dans le partage, je rends hommage aux nombreux défunts de mon entourage, c’est eux ma force.